Le Bénin n’a pas toujours célébré sa fête nationale le 1er août. Quelques papis ont encore, parfois, le corps raide et l’esprit enfiévré, au souvenir de la date du 26 octobre 1972. C’était le jour de “l’indépendance nationale”, en opposition au 1er août 1960, date de ce qu’il était convenu d’appeler “l’indépendance nominale”. Nos jeunes compatriotes ne sauront peut-être jamais ce que c’était que de préparer la commémoration du 26 octobre. Trois mois avant, papa, maman, enfants, veaux, cochons, chiens et chats étaient mobilisés pour apprendre à défiler et à défier l’impérialisme. Le discours du grand camarade de lutte durait trois heures d’horloge et il fallait cinq supplémentaires pour faire défiler l’armée et la masse populaire des fonctionnaires, écoliers, élèves, étudiants, enseignants, ouvriers et paysans avant-gardistes, qui paradaient pour dissuader les ennemis de la révolution. D’ailleurs, lesdits les ennemis n’étaient pas loin. Ces “réactionnaires” sont tapis dans les rangs de ceux qui avaient osé manquer à l’appel du défilé. Ils seront “démasqués” et “châtiés” à la mesure de leur “forfaiture”. La révolution marxiste-Léniniste, c’était quelque chose !
Anicet