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La base française à Djibouti «point de projection» pour des missions en Afrique, annonce Emmanuel Macron

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Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi 20 décembre que la base française installée à Djibouti allait se « réinventer » comme « point de projection » pour des « missions » en Afrique, après le retrait forcé des forces françaises du Sahel. 

« Vous avez toujours été une emprise particulière », a annoncé Emmanuel Macron au 1 500 soldats français présents sur la base aérienne 188, avant de partager un dîner de Noël avec eux. Djibouti est effectivement une base à part, beaucoup plus tournée vers la mer Rouge, l’océan Indien et l’Indo-Pacifique qu’elle ne l’est vers l’Afrique. Mais ce choix stratégique est en cours d’évolution, a annoncé vendredi le président français. 

« C’est aussi, et ce sera d’ailleurs à réinventer, un point de projection pour certaines de nos missions africaines. Et donc je veux ici marquer la différence entre ce que chaque jour, vous bâtissez depuis cette base et ce qui est fait, la restructuration de notre approche sur le continent africain. »

« Notre rôle change en Afrique, mais c’est ce que nous avons voulu »

Une restructuration forcée, car la France est contrainte de quitter le Tchad et le Sénégal après avoir dû évacuer le Sahel : « Notre rôle change en Afrique, mais c’est ce que nous avons voulu parce que le monde change en Afrique, parce que les opinions publiques changent, parce que les gouvernements changent. Et parce que nous avons décidé de manière souveraine en février 2023, après plusieurs années de changement progressif, et bien, de rebâtir un partenariat qui repose sur des partenaires, respectés. »

La France a déjà été contrainte d’évacuer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023 après l’arrivée au pouvoir de juntes militaires qui se sont rapprochées de Moscou.

Un premier contingent de 120 soldats français a aussi quitté vendredi 20 décembre le Tchad, a indiqué le ministère tchadien des Armées dans un communiqué publié sur Facebook. Le Tchad en avait formulé la demande le 29 novembre. Le Sénégal a également fait part de son souhait de voir la France fermer ses bases militaires, confirmant une réorganisation du dispositif français qui profite à l’influence russe.

‘étais il y a quelques heures, comme vous le savez, aux côtés de nos compatriotes à Mayotte. J’ai vu la désolation, la détresse, le désarroi. L’État est immobilisé dans toutes ses composantes et je veux ici dire combien nos forces armées jouent un rôle essentiel. Ce sont près de 900 soldats qui sont aujourd’hui déployés, en plus évidemment de nos policiers, de nos gendarmes. Et cette présence, rassure, mais cette présence, elle aussi, change la vie, sécurise, stabilise. Et donc je le disais, oui, nos Outre-mer sont en train de changer, et vous jouez un rôle fondamental de la même manière. Je sais combien cela nourrit des interrogations légitimes ici, notre rôle change en Afrique. Mais c’est ce que nous avons voulu parce que le monde change en Afrique, parce que les opinions publiques changent, parce que les gouvernements changent et parce que nous avons décidé de manière souveraine en février 2023, après plusieurs années de changement progressif, eh bien, de rebâtir un partenariat. Et donc c’est la force de nos armées de penser cela et de revenir sur des habitudes prises. Mais notre emprise évolue avec le monde et c’est une bonne chose.

Fini donc, « la logique qui était la nôtre dans trop de pays, de bases installées, pléthoriques, permanentes, qui ne conduisaient plus à une relation partenariale mature parce qu’elle ne reposait plus sur l’expression d’un besoin clair identifié. » 

Au Gabon et en Côte d’Ivoire, où subsistent encore des bases françaises. Les effectifs sont en diminution et ces bases pourraient être à l’avenir partagés avec les armées locales.« Et parce que nous avons décidé de manière souveraine en février 2023, après plusieurs années de changement progressif, de rebâtir un partenariat qui repose sur des partenaires respectés », « vis-à-vis desquels nous devons aider à la formation, à l’équipement, en renseignement, pour des opérations spécifiques », a-t-il rappelé.

La base de Djibouti, qui accueille 1 500 militaires, est le plus gros contingent français à l’étranger et la seule à n’être pas concernée par la réduction de voilure historique prévue sur le continent africain, après une série de déconvenues dans le Sahel ces dernières années.

La France et Djibouti ont renouvelé en juillet leur traité de coopération en matière de défense (TCMD). Outre un loyer pour l’utilisation de la base, qui a fait l’objet d’âpres discussions, la France assure la police du ciel de Djibouti. Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, Djibouti est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

Rencontre avec le président djiboutien et le Premier ministre éthiopien

Samedi matin, le président français sera reçu par son homologue djiboutien, Ismail Omar Guelleh. Les deux hommes reviendront sur le renouvellement du traité de coopération en matière de défense. Emmanuel Macron et Ismail Omar Guelleh, qui préside actuellement l’organisation régionale de l’Afrique de l’Est IGAD, aborderont également les sujets régionaux qui ne manquent pas. Il sera notamment question de la guerre au Soudan, et de l’accord de paix annoncé entre la Somalie et l’Éthiopie.

Un sujet d’importance que le président français abordera aussi quelques heures plus tard à Addis-Abeba avec Abiy Ahmed alors que le Premier ministre éthiopien est attendu en Turquie pour finaliser cet accord. Outre les sujets régionaux et bilatéraux, les deux hommes parleront de la situation en Éthiopie. Deux ans après la fin de la guerre au Tigré, Paris se dit attentif à la poursuite de la mise en œuvre de l’accord de paix de Pretoria. Le président devrait, selon les mots employés par l’Élysée, « encourager cette même dynamique de dialogue dans d’autres situations qui peuvent exister dans le pays ». Référence directe aux conflits en cours dans les régions Oromia et Amhara.

On constate un contexte de répression croissante des organisations de la société civile et aussi des médias indépendants en Éthiopie. Récemment, trois organisations de défense des droits humains ont été suspendus pour des motifs vagues.

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