Vecteur directeur de développement des communautés et du monde entier, l’internet est aujourd’hui d’une importance capitale, surtout à cette ère du numérique où le monde est devenu un « petit village ». En effet, au Bénin, force est de constater qu’internet rencontre un certain nombre d’obstacle. D’abord son accès à tous, sa qualité et enfin son coût élevé.
Illiassou MAMOUDOU (Coll)
« Je souhaiterais qu’on ne parle plus jamais d’arrêt de la connexion internet au bénin. Je voudrais que vous preniez la mesure de l’enjeu pour qu’on puisse garantir aux populations la connexion internet à plein temps ». Tels sont les propos de Mme Rafiatou Monrou, ancienne ministre de l’économie numérique et de la communication lors d’une rencontre d’échange avec les différents fournisseurs d’internet et prestataires en 2017. Ces propos témoignent une fois de plus de l’engagement des plus hautes autorités du pays à garantir l’accès à l’internet à tous sans distinction. Selon l’histoire du numérique et du digital au Bénin, depuis les années 1990, l’accès à l’internet, la qualité et le coût sont au cœur des préoccupations des différents gouvernements qui se sont succédé. Dès lors, des efforts remarquables ont été fournis, notamment l’amélioration de la qualité de certains réseaux de télécommunications tels que Moov Bénin aujourd’hui Moov Africa, la baisse des prix de l’internet, les multiples promotions sur le tarif des giga-octets, l’amélioration de la qualité de vitesse des différents réseaux de communication et bien d’autres efforts ont contribué activement à l’amélioration de la qualité des différents réseaux de télécommunications au Bénin. L’arrivée du réseau de télécommunication « Celtiis » est un pas en avant dans cette démarche. Nonobstant les multiples efforts fournis par les différents gouvernements dans le cadre de l’amélioration de la qualité et du coût de l’internet ainsi que son accès à tous, il est fort loisible de constater que bon nombre de localités du bénin n’ont pas accès à l’internet.
Difficultés d’accès à l’internet
L’internet, vecteur incontournable de développement des communautés surtout à cette ère du numérique, reste et demeure un moyen de communication et d’échange par excellence à travers le monde. Mais, son accès à tous est une des préoccupations majeures pour les différents gouvernements des pays africains voire, le reste du monde. Au Bénin, plusieurs difficultés expliquent ce manque d’accès à l’internet surtout dans le monde rural. Selon un rapport publié par l’Unesco intitulé ‘’ Evaluation du développement de l’internet au Bénin’’, les difficultés d’accès à internet s’expliquent par le manque et à la qualité des infrastructures notamment dans le milieu rural, la gestion des déchets électroniques, ce qui joue significativement sur la vitesse et la qualité des différents réseaux de télécommunications. A travers des échanges sur le gain commercial dans le monde de la télécommunication, Paulin Biaou, un agent de Mtn Bénin nous explique le problème d’accès à internet dans certaines localités du pays. « Le poids du marché dans certaines localités du pays surtout la zone rurale, est trois fois inférieur qu’en zone urbaine où le chiffre commercial est élevé, cela fait que les fournisseurs s’intéressent plus aux villes », a expliqué l’employé de Mtn Bénin. Il a aussi évoqué le coût élevé de l’internet qui fait que tout le monde ne peut s’en procurer à plein temps.
La qualité de l’internet au Bénin
Classé à la 98ème place sur l’échelle mondiale selon l’Index de la Qualité de vie numérique, le Bénin est un modèle de progrès dans le monde du numérique. Des progrès significatifs ont été enregistrés ces dernières années dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’internet notamment le renforcement de la puissance (vitesse) du câble sous-marin, l’abordabilité et la qualité de l’internet à travers le pays. En effet, dans le même ordre d’idées, il est impératif de noter que le tarif d’un gigaoctet est passé de 27,22 dollars soit environ quinze mille francs en 2019 à 3,62dollards, l’équivalent de vingt mille francs seulement deux années plus tard. En 2013, la moyenne de la vitesse de connexion au bénin était de 0,64 mégabits par seconde en vitesse de téléchargement, selon les chiffres du baromètre ookla, qui permet de mesurer la vitesse des connexions de tous les pays du monde. En 2019, elle est passée à 1,23 Mégabits par seconde et ces deux dernières années, ses performances ont encore été améliorées. Ces chiffres témoignent sensiblement de l’amélioration de la qualité de l’internet au Bénin. Malgré les efforts fournis par les autorités dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’internet, il est aussi important de noter que la qualité de l’internet n’est pas aussi excellente que ça. Il reste encore des efforts à fournir pour un internet de bonne qualité au Bénin. Jusque-là la connexion internet flotte, balance, voire parfois est indisponible. Les infrastructures électroniques sont dans un état critique en raison de leur nombre d’années, ce qui affecte considérablement la qualité, la performance de la connexion internet. Ceci impacte également le coût de l’internet causant ainsi un problème d’accès aux plus démunis (financièrement).
Le coût de l’internet
Il faut noter qu’un grand nombre de Béninois n’ont pas accès à internet en raison de son coût élevé. Il est bien vrai que le cout d’internet est élevé, mais cela ne peut être en raison de la cherté des taxes qu’impose l’Etat aux différents fournisseurs ou entreprises de réseaux de télécommunications. Ce qui est sûr le « coût est élevé» d’après les utilisateurs. En 2016, un Go coûtait en moyenne 4000Fcfa. Dès lors, entre 2016 et 2020, l’encadrement tarifaire fait par l’Arcep a permis d’avoir des offres d’opérateur à 2000 Fcfa par Go pour aboutir en 2023 à 995F pour un Go grâce à l’introduction de l’opérateur public, selon la directrice générale de l’Arcep lors d’une rencontre avec les différents fournisseurs ou opérateurs de télécommunications. Aujourd’hui, poursuit-elle, « comparé à 2016, le prix de l’internet a été divisé par quatre ». Mieux, la mise en service de la Sbin a renforcé la concurrence et permis de consolider la dynamique des prix de l’internet à la baisse, tout en conservant la valeur du marché. Présidant cette rencontre, Mme Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre de l’économie numérique et de la communication a réitéré l’engagement et le soutien de l’Etat pour faciliter l’accès à l’internet à tous et promet diversifier les offres et contribuer davantage à rendre l’internet plus accessible aux populations grâce à une politique tarifaire juste, équitable et compétitive. Ces efforts témoignent l’engagement des plus hautes autorités du pays à changer les choses dans ce domaine aussi indispensable pour le développement d’une nation. Néanmoins, le chemin est encore long dans la mesure où la population se plaint toujours face à ce coût qu’elle juge et trouve élevé.
