Fidégnon HOUEDOHOUN
Une dizaine d’enfants sont en plein emballement dans l’art aux côtés de l’artiste Charbel Maurille. Noirs et blancs dont l’âge est compris entre 5 et 20 ans, ces enfants sont plutôt accueillis dans une ambiance conviviale et épanouissante au rendez-vous de l’après-midi de ce mercredi 22 janvier 2025 à la salle d’exposition de l’Institut français du Bénin (IFB) à Cotonou. L’atelier du jeune artiste peintre y est exceptionnellement installé dans le cadre de l’exposition intitulée ‘‘Oisifs à la quête de l’oasis’’ en ‘‘work in progress’’ qui se poursuit jusqu’au 28 février prochain. Le décor du cadre aménagé à cet effet semble répondre aux normes d’un atelier où l’art s’exprime. Les murs de l’atelier, peints en rouge et blanc, sont aussi ornés par des œuvres de l’artiste en exposition. Dans ce cadre suffisamment aéré, ceux qui viennent à la séance d’initiation à l’art n’ont qu’à se mettre à l’aise autour des tables disposées pour la circonstance pour commencer à s’essayer au gribouillage. Les matériels de travail qu’il faut pour cet exercice sont déjà apprêtés.
Dès l’arrivée, chacun se sert et se met à la tâche. Ce qu’ils prennent au prime abord, ce sont un stylo et un support comme le papier. Mais sur la table, plusieurs sortes de stylos se trouvent comme le stylo à bout pointu, le stylo feutre, le stylo à bout calibré, le stylo pointe fine, le stylo à base de peinture et à base d’alcool. A ceux-ci s’ajoutent le papier, la peinture acrylique, le couteau, la pince et bien d’autres. A l’atelier de Charbel, ce qui est plus utilisé, ce sont les stylos notamment le rouge et le papier qui sert de support.
Du gribouillage à une véritable œuvre
Tout ceci permet aux enfants venus pour vivre un instant de l’art, avec le stylo et un papier, de s’adonner au gribouillage. Mais quelques minutes après, ils réussissent à réaliser une œuvre d’art. Même Hermine, âgée de 5 ans, la plus petite du rendez-vous de ce mercredi, est parvenue à réaliser une fillette sur un bateau flottant sur la mer, expression de son imagination. Eden, la vingtaine est contente d’avoir passé un moment inédit. « Cela me fait plaisir d’être à ce rendez-vous. Je ressens de la joie après avoir réalisé mon œuvre et je me sens à présent comme une artiste. A mes côtés, Charbel est bien accueillant et il explique bien les choses. C’est un moment très agréable et épanouissant. Cela permet aussi d’avoir une certaine liberté et ouverture d’esprit », assure-t-elle. Syllade Amoussa, étudiant en art plastique, âgé de 20 ans, ne dit pas le contraire. « Ce que j’ai réalisé exprime la vie des jeunes en milieu urbain. Ils s’habillent de façon fantaisiste avec des coiffures extravagantes », confie-t-il. Maxime, âgé de 9 ans, dévoile ce qu’exprime son œuvre. « J’ai dessiné une femme du village », fait-il savoir.
Sans langue de bois, l’artiste Charbel Maurille révèle le bien-fondé d’être avec les enfants. « Le gribouillage c’est pour les enfants et du gribouillage sortent de bonnes choses », fait-il remarquer. Aussi, souligne-t-il que le rouge dominant dans ses œuvres est pour exprimer que toute chose qui existe dans le monde a toujours son contraire comme par exemple le bien et le mal. « C’est aussi pour faire référence au sang qui coule dans nos veines », ajoute-t-il. Ainsi, réserve-t-il aux enfants des moments épanouissants de son univers chaque quinzaine de mercredi jusqu’à la fin de son exposition.
