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Hommage à Phillipe HADO, ex-directeur de publication du quotidien Nouvelle Expression

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Le juste s’en est allé

La matinée du samedi 05 juillet 2025. J’ignorais encore que mon ex-Directeur de Publication (DP), Philippe HADO, s’en était allé la veille. En vérité, je ne m’étais pas encore connecté pour parcourir les messages et premières informations de la journée. Ce matin-là, allègrement, je papotais, avec l’un de mes compagnons de lutte dans la presse, Aziz BADAROU. Une petite retrouvaille et on se rappelait des prouesses et déboires de la profession et puis sur un sujet, le souvenir de Philippe me revint. Car, sur la thématique qui portait sur la « brimade des jeunes journalistes », je me disais, « Philippe ne faisait pas cela ».  Il était juste et ne portait qu’un seul souci, l’épanouissement dans la corporation. J’en suis un témoin inconditionnel. Je lui dois mes premiers pas, mon expérience dans la corporation et toutes mes connaissances via la presse. Sans vouloir jouer aux prétentieux, je puis dire que de tous les confrères de la rédaction à Nouvelle Expression, ceux que j’ai côtoyé de novembre 2009 jusqu’en fin 2018, j’ai plus hérité de lui. Mais pas que j’étais le plus proche, mais le plus instruit parce qu’il tenait à aiguiser mes audaces, mon envie de fouiner qui accoucheront des productions digestes, instructives pour le public et valorisantes pour ma personne. Il m’avait aidé à faire rayonner la flamme journalistique qui luisait en moi. Il n’avait pas œuvré à froisser ni à anéantir le roseau. Bien au contraire, il portait plus cet envi que moi et n’avait pas hésité une seconde à m’ouvrir le livre secret des valeurs cardinales de la corporation. En effet, de lui, j’ai tout pris, son amour à investiguer, son souci de la bonne écriture, son respect de la déontologie, l’impératif à persévérer dans la formation. Ces clefs indispensables qu’il faut pour se frayer une place dans cette jungle journalistique. Et ce qu’il façonnait en moi depuis novembre 2009, j’ai commencé par récolter, très tôt, les fruits : grand reporter du journal auprès des institutions et représentations diplomatiques, point focal du journal auprès de certaines ONG (CeRADIS-ONG, FAWE-BENIN, ABPF, ABDD, etc.), correspondant d’Inter Press Service (IPS), correspondant de Media Fondation, meilleur journaliste de la presse écrite deux années consécutives (2014 et 2015), membre du pool de journalistes d’investigation de la Maison des Médias, membre des bénévoles de l’équipe de communication ayant préparé et accueilli la visite au Bénin du Pape Benoît XVI, de vénéré mémoire, journaliste ayant bénéficié d’une attention particulière de l’équipe de communication du professeur Dorothée Akoko Kindé Gazard, lors de son passage au ministère de la Santé … Bref, un parcours en tout cas élogieux qui plaidera auprès du Père Céleste pour lui car, il m’a extirpé des ténèbres à la lumière.

Quoi qu’étant privilégié pour devenir le gardien des valeurs, il n’avait pas négligé les autres. Au fond, chacun bénéficiait de l’attention qu’il lui fallait pour éclore. Dossou Kpitimè, le caricaturiste maison, peut témoigner que ses nombreux prix remportés l’ont été grâce au recadrage de Philippe. N’en parlons pas de Jacques Manassé, secrétaire de rédaction, dont les productions étaient passées au peigne fin et cela lui a aussi valu quelques exhibitions sur la scène du professionnalisme. Prince Akogou, titulaire d’un diplôme d’études approfondies en droit, qui a été minutieusement préparé pour être propulsé à un poste qu’on pouvait tous envier. « L’imam » maison, Euloge Zohoungbogbo, dans ses envolées politiques, bénéficiait de l’accompagnement nécessaire pour s’y faire une place au soleil. Je ne vais pas oublier ici, celui qui de nous tous, portait le qualificatif du « fidèle des fidèles » de la maison, qui malheureusement a été arraché très tôt à notre affection, Tony Lohou, de regretté mémoire. Lui, était moulé dans la coordination et la gestion d’une entreprise de presse. Sylvanus Ayimavo, qui essaie de combler ce grand vide laissé par Tony, bilingue (français – anglais) à l’image de ce dernier et du DP, a aussi bénéficié de sa part d’attention. Tous et chacun, y compris le personnel administratif, avions pris notre portion d’héritage, tant matériel, pécuniaire qu’intellectuel. Comment ne pas mentionner Brice Ogoubiyi, notre rédacteur en chef, qui vient de perdre un autre père adoptif après le professeur Albert Tévoédjrè. Une complicité avec Philippe faisait qu’à la rédaction, il fallait s’arranger pour le devancer dans le bureau du DP, sinon, c’était parti pour de longues heures d’attente avant de les arracher de leur discussion filiale. De nous tous, Brice est et reste le légataire du tout que chacun a reçu une part.

Philippe HADO, pour chacun, et selon tes valeurs religieuses qui n’ont cessé de se déteindre sur nous afin que nous gardions l’éthique en tout, tu étais demeuré le bon père. De toi, nous pouvons garder cette exhortation comme ton testament laissé à toute la corporation : « Travailler pour ne pas écrire dans votre curriculum vitae avoir appartenu à une rédaction qui n’existe plus ». Ite, missa est. Repose en paix homme juste de la presse !

Vadim QUIRIN

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