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Famille Zinsou à Hèhoun dans l’Arrondissement de Ouanho : Résilience et responsabilité face à la question de la cherté de la vie

Date :

Karim Oscar ANONRIN  

Village Hèhoun, Arrondissement de Ouanho. Parmi les nombreuses familles qui vivent dans ce village, il y a la famille Zinsou, une famille de six personnes dont quatre enfants. L’aîné de la famille vient de finir sa licence à l’Université de Parakou. Le cadet vient de décrocher son baccalauréat et s’est inscrit à l’Université d’agriculture à Kétou. Les deux autres enfants sont des filles en classe de 4ème et de 5ème. La particularité de cette famille est qu’elle est modeste. Le père de famille est un menuisier reconverti en conducteur de taxi-moto communément appelé Zémidjan. La maman est une ménagère très brave qui a un petit commerce d’ustensiles en plastique. Le père de famille a réussi à offrir un toit à sa famille, une maison modeste de 2 pièces (une propriété privée) avec la fondation de deux autres pièces (pour ses garçons). Pour ce dernier, lorsqu’on parle de la cherté de vie, cela reste une incantation parce qu’il sait ce qu’il doit faire pour nourrir sa famille depuis plusieurs années et la mettre à l’abri des besoins essentiels. “…Moi j’étais un menuisier et à un moment donné de ma vie en 2001, cela ne marchait plus pour moi avec ce métier. Comme j’ai une famille à nourrir, je me suis vite mis dans la tête que je dois prendre mes responsabilités et me reconvertir en conducteur de taxi-moto. Aujourd’hui, je ne regrette rien. J’ai deux enfants à l’université et ils font ma fierté. J’espère que les petites sœurs vont également suivre leur pas…”, a dit le père de famille.

Entreprenante, malgré la galère !

Contrairement au père de famille, la maman des enfants parle de la cherté de la vie. Selon elle, cette cherté de la vie est la raison pour laquelle son petit commerce d’ustensiles en plastique achetés au marché Ouando ne marche pas. “…Au lieu d’acheter nos produits, la plupart des clients préfèrent aujourd’hui les commander directement du Nigeria. Il y en a même qui préfèrent aller eux-mêmes à Toubè en passant par la frontière lacustre bénino-nigériane à Adjarra pour aller s’en procurer…”, a-t-elle dit. Pour cette dernière, ce n’est pas facile de tenir toute une semaine comme il le faut avec sa famille pour les besoins élémentaires. “…Mon mari, quand il sort le matin, c’est pour revenir le soir. Je me débrouille avec ce qu’il me remet. Mais ce n’est pas toujours la joie. En tant que mère de famille, je dois me débrouiller pour que la famille se porte bien. Aujourd’hui, il n’y a plus que deux enfants avec nous à la maison. Chaque fin du mois, nous nous arrangeons pour envoyer de l’argent aux enfants qui sont à l’université. Heureusement, celui qui est à Parakou est en train de finir. Il a fait son stage pendant les vacances dernières et nous espérons qu’il va bientôt commencer un boulot pour se prendre en charge…”, a dit la mère de famille toute souriante. La mère de famille Zinsou, espère beaucoup du pouvoir. Mais sur la question du micro-crédit, elle confie qu’elle en entend parler, mais elle préfère ne pas prendre le risque d’en prendre parce qu’avec la mévente, elle n’est pas sûre de rembourser régulièrement.

Dans la famille Zinsou, il n’y a pas d’électricité. Il n’y a même pas d’énergie solaire. Et pourtant, le village a récemment bénéficié de l’extension du courant électrique. Pour l’eau, la famille se débrouille en achetant dans une maison voisine qui possède le forage d’eau.  Pour le père de famille, ce n’est pas actuellement la priorité de faire le branchement au courant électrique de la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE) parce que cela entrainera des dépenses supplémentaires. “…J’utilise des lampes à pétrole depuis plusieurs années. Les quelques rares fois que j’ai essayé de brancher le courant électrique chez un voisin, j’ai vu ce que ça m’a coûté. J’ai donc dû suspendre ça. Le moment viendra où je prendrai mon propre compteur électrique. Ce qui m’importe aujourd’hui est d’assurer la ration alimentaire au quotidien pour ma famille et pousser les enfants à aller plus loin dans leurs études pour avoir la chance de trouver de bons boulots’’, a dit le père de famille. A la question de savoir ce qu’il espère des dirigeants du Bénin, il répond qu’il n’attend particulièrement rien parce que chaque gouvernement qui se succède à la tête du pays ne fait que ce qu’il peut. “Nous voyons ce que fait le gouvernement du président Patrice Talon. Nous avons de belles routes. Nous avons le marché d’Ahouangbo bien construit et nous voyons le marché de Ouando en pleine reconstruction. Je pense que chacun doit prendre ses responsabilités et essayer de faire quelque chose et ne rien n’attendre de façon particulière du gouvernement du président Patrice Talon”, a confié le père de famille.

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