À l’approche des examens, la tension monte dans les familles comme dans les écoles. Révisions intenses, programmes à boucler, stress des résultats : élèves, parents et enseignants cherchent à garder le cap dans une période souvent éprouvante. Témoignages et stratégies.
Samirath MOUMOUNI
Les nuits deviennent plus courtes, les journées plus longues et les esprits plus tendus à mesure que s’approchent les examens. Dans les maisons comme dans les établissements, l’atmosphère est marquée par une pression croissante. Les élèves comptent les jours, les parents multiplient les conseils, chacun espérant que tout se passera bien. Mais, derrière les cahiers ouverts et les stylos en mouvement, un invité discret s’installe : le stress.
Une pression bien réelle
Dans les écoles primaires, les enfants ressentent déjà cette tension. « Même si j’ai un peu peur, je sais que mes parents sont là pour moi », confie Raphaëlla da-Silva, élève au CM2. Son camarade Marie-José Hodoazindji ajoute : « Grâce à mon maître d’étude, je suis moins stressé ». Des paroles d’enfants qui illustrent une réalité souvent minimisée : le stress scolaire ne connaît pas d’âge. Il prend de l’ampleur à mesure que les dates butoir du CEP, du BEPC ou du BAC approchent.
Henri Joël S. Azonyito, directeur du CS Hexagone, affirme avoir mis l’accent sur la confiance en soi et la préparation anticipée : « Nous avons fini les programmes à temps pour consacrer six semaines aux révisions intensives ».
Les symptômes d’un mal invisible
« Maux de tête, troubles du sommeil, fatigue persistante… », énumère Roland Ahouansè, directeur du Complexe Scolaire Sancta Christina. A cela s’ajoutent « l’anxiété, la baisse de motivation, voire le découragement ». Chez certains élèves, le stress s’exprime par le changement de comportement : manque de concentration, peur de l’échec, repli sur soi. Des signaux que les enseignants tentent de détecter tôt pour mieux intervenir.
Des stratégies pour mieux vivre la période
Pour y faire face, les établissements multiplient les initiatives. A Sancta Christina, l’accent est mis sur la gestion du temps, la collaboration entre enseignants et détente. « Nous formons notre personnel à repérer les signes de stress et à encourager les élèves à revitaliser », faire savoir Roland Ahouansè. Au CS Hexagone, un psychologue intervient chaque semaine auprès des candidats. Les élèves sont répartis en groupes de révision selon leur niveau, sans créer de complexe. « On adapte les méthodes aux besoins réels », explique M. Azonyito.
Témoignage d’un enseignant de terrain
M. Achille Djebou, enseignant d’ Histoire-Géographie au CEG Okoun-Sèmè, partage son vécu : « C’est une course contre la montre. Entre les comptes rendus des productions scolaires et l’entame des révisions, tout doit aller vite ». Il observe un relâchement dans les classes intermédiaires, mais une concentration croissante chez les candidats aux examens. Il insiste sur l’importance du soutien moral : « Je multiplie les conseils pratiques, j’encourage mes élèves à rester motivés. Il faut savoir gérer rationnellement son temps : un temps pour étudier, un temps pour s’évader et un temps pour se reposer ». Et conclure par une formule de sagesse : « A cœur vaillant, rien d’impossible ».
Les familles, premières alliées
L’affection parentale est capitale. A la maison aussi, le climat est tendu. Les parents, également soumis à une pression indirecte, doivent jouer le rôle de soutien. Nadège, élève en 3e, témoigne : « Mes parents m’encouragent et me parlent, cela me fait du bien ». Roland Ahouansè rappelle : « Ce n’est pas le moment de critiquer ou d’humilier l’enfant. Il faut l’écouter, le rassurer et lui rappeler sa valeur ».
Un défi collectif
Le stress des examens est inévitable, mais pas insurmontable. Une école à l’écoute, des enseignants engagés, des familles présentes : autant de leviers pour aider les élèves à traverser cette période difficile. Il ne s’agit pas seulement de réussir une épreuve, mais de former des jeunes capables d’avancer avec confiance.
Vivement, cette année, on réussisse aussi à mieux gérer le stress, pas seulement les résultats.
