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Et si on se trompe de combat ?

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La célébration du soixante-cinquième anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale a donné lieu à des attitudes controversées dans le déroulé du programme ad hoc, sur lesquelles il est utile de s’attarder. Deux faits marquants sont en cause. Il s’agit de l’invitation au palais de la présidence de la République des jeunes identifiés comme faisant partie de l’élite de demain et, la cérémonie officielle présidée par le chef de l’état sur le boulevard de la Marina. Ces deux manifestations ont enregistré une forme de boycott de la part des invités, qui soulève la question des limites de nos combats politiciens, face aux devoirs républicains. Dans le premier cas en effet, certains jeunes n’ont pas cru devoir accepter l’invitation à déjeuner du Président de la République à la suite des échanges auxquels ils ont participé. La question est de savoir si ces différents comportements cadrent avec la défense de l’image et des intérêts supérieurs de la république. D’ailleurs, comment blâmer les jeunes quand on enregistre de la part de leurs aînés, une attitude encore plus discutable. En effet, les responsables de ‘’Les Démocrates’’ ont, une fois encore boycotté la célébration officielle de l’anniversaire de la République.

La République d’abord

Ce choix délibéré de la politique de la chaise vide est devenu la ligne de conduite de ‘’Les Démocrates’’. Il y a sûrement une certaine justification à ce choix. Mais, il s’agit de savoir hiérarchiser les priorités. En l’occurrence, lorsque la République est au centre du débat, il apparaît nécessaire de baisser toutes les armes. Car, la République est au-dessus de nous tous. Notre pays est fondé sur la trilogie Fraternité-Justice-Travail. Il en résulte que, face aux enjeux républicains, et quelles que soient nos divergences de vue et d’opinion, la première valeur à cultiver est la Fraternité. Dans notre culture, si les familles multiséculaires demeurent unies, c’est parce qu’il y a des règles que personne ne s’avise de transgresser. Comme par exemple de croire qu’on peut prendre la liberté de manquer une réunion de famille parce qu’on est en désaccord avec le chef de collectivité. Au demeurant, les règles de démocratie nous contraignent à vivre dans la paix par l’alternance au pouvoir.

Travailler à l’alternance

Un chef n’étant jamais élu par erreur, il suffit, lorsqu’on est opposé à sa vision et à ses méthodes de gestion, de travailler à proposer une alternative plus crédible et plus séduisante aux yeux des électeurs, et d’attendre tranquillement la fin du mandat en cours pour se faire élire, le mandat étant limité et les dates des élections, dûment programmées au calendrier constitutionnel. Même si la transparence et la crédibilité des élections demeurent des défis permanents, nous sommes dans un régime où il n’y a aucune raison de considérer qu’on a un combat particulier à mener pour empêcher un président élu, de dérouler le projet de société. Du reste, l’opposition, dans le contexte béninois, n’est que l’antichambre du pouvoir, où on se met en attente, en espérant que les circonstances se révèlent le plus tôt possible, favorables à la jouissance des avantages et des privilèges républicains. Il n’y a donc pas d’opposition de fond, en dehors des querelles politiques qui devraient être minorées et même mises entre parenthèses lorsque les intérêts de la République l’exigent. C’est pour dire qu’une révolution mentale s’impose pour corriger la confusion des valeurs et des symboles qui s’est installée dans les esprits. Il urge que le personnel politique adopte davantage, des postures républicaines. Elles confèrent à l’action politique, une élégance remarquable et à la démocratie, un charme tout particulier, CQFD.

Anicet OKE

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