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Emmanuel Gbédji, Lieutenant-Colonel des eaux et Forêts dans le ‘’Débat écolo’’ avec l’AJBCN : « Le taux de déforestation au Bénin est de 1,51 % et nous avons du boulot pour la compensation »

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L’Association des Journalistes du Bénin sur les Crises et Catastrophes naturelles relance le ‘‘ Débat Ecolo’’. Le premier numéro de cette nouvelle saison a reçu le lieutenant-colonel des eaux et forêts Emmanuel Gbédji. Ce dernier s’est entretenu avec les journalistes sur le thème « La production de charbon de bois, conséquence à court, moyen et long termes ». Il a fait un état des lieux préoccupant de la situation actuelle de la déforestation au Bénin, tout en soulignant les efforts déployés par le pays pour limiter la perte de ses forêts naturelles. Dans son intervention, il a révélé que le taux annuel de déforestation au Bénin est de 1,51%, ce qui continue de poser un défi majeur pour le Bénin.

La déforestation au Bénin est un défi à relever. C’est ce que fait comprendre le lieutenant-colonel des eaux et forêts, Emmanuel Gbedji. Pour lui, le pays travaille à limiter les dégâts grâce à des efforts constants. Il renseigne qu’entre 2015 et 2022, les formations forestières naturelles du pays ont perdu environ 8 % de leur superficie, un chiffre inquiétant pour l’écosystème. Toutefois, « la déforestation au Bénin progresse à un taux annuel de 1,51 %, un taux relativement faible par rapport à d’autres nations où les taux peuvent atteindre 5 %, 10 %, voire 20 % », rassure-t-il.

La consommation de bois pour le feu : un facteur majeur de déforestation

Une des causes principales de cette déforestation, selon Emmanuel Gbedji, est la production de charbon de bois, qui continue de croître dans le pays. « En 2021, nous avons consommé près de 1 280 000 m³ de bois. Si chaque année, une telle quantité de bois est extraite, vous imaginez bien l’ampleur de l’impact sur nos massifs forestiers », a précisé Emmanuel Gbedji. L’État continue de collecter des taxes liées à cette exploitation, mais le rythme de la déforestation reste préoccupant. Cette extraction massive de bois impacte considérablement les forêts naturelles. Le lieutenant-colonel a rappelé que bien que l’État perçoive des taxes et redevances sur cette exploitation, ces recettes ne suffisent pas à compenser la perte des ressources forestières.

Les conséquences à court, moyen et long termes

Dans le cadre du « Débat écolo », Emmanuel Gbedji a également souligné les conséquences multiples de cette consommation de bois pour la production de charbon de bois. À court terme, il s’agit principalement de l’impact immédiat sur les forêts, avec une extraction rapide des ressources. À moyen terme, les effets sont plus visibles. Il s’agit de la diminution des forêts naturelles, ce qui perturbe l’équilibre écologique, réduit la biodiversité et affecte le climat. Enfin, à long terme, la déforestation pourrait entraîner une dégradation irréversible des écosystèmes, rendant plus difficile la régénération des forêts et affectant les communautés qui dépendent directement de ces ressources pour leur subsistance. « Il est clair que la production de charbon de bois, si elle continue à ce rythme, aura des effets dévastateurs sur notre environnement à long terme. Nous devons anticiper ces conséquences et trouver des alternatives durables », a-t-il déclaré.

Efforts de reboisement et formations non forestières

Pour contrer cette tendance, le lieutenant-colonel révèle que le gouvernement a intensifié les efforts de plantation. Les formations non forestières, comprenant les zones reboisées, les plantations et même les zones urbaines, ont gagné 5 054 km² depuis 2015. Cependant, ces efforts ne suffisent pas encore à inverser la perte de forêts naturelles, qui continue de se réduire chaque année à un rythme de 1,13 %. L’agriculture, la transhumance, les feux et l’exploitation forestière sont les principaux facteurs de cette dégradation continue.

« Nous faisons des efforts, mais ils ne sont pas encore suffisants pour compenser la perte de nos formations forestières naturelles. Il est essentiel d’intensifier le reboisement et d’adopter une gestion durable des ressources », a déclaré Emmanuel Gbedji. L’agriculture demeure le principal facteur contribuant à la déforestation au Bénin. L’expansion des terres agricoles, la culture du cacao, du coton, ainsi que l’élevage extensif, entraînent une pression énorme sur les forêts. Parallèlement, la production de charbon de bois, bien que génératrice de revenus pour de nombreuses communautés, doit être réévaluée pour limiter ses effets sur les ressources naturelles. La transhumance est également un facteur aggravant, car elle pousse à l’utilisation non durable des ressources naturelles. Face à cette situation, l’invité appelle à une action concertée pour protéger les écosystèmes tout en garantissant le développement économique du pays. Il souligne la nécessité de trouver des solutions durables qui équilibrent les besoins agricoles et la préservation de l’environnement. « Il est urgent que nous unissions nos forces pour combler le fossé entre ce qui est détruit et ce qui est planté. Le défi est de taille, mais il est possible d’y faire face avec des politiques ambitieuses et une implication de tous les acteurs », conclut Emmanuel Gbedji.

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