Avant, pendant et après les fêtes de fin d’année, un tueur silencieux a tenu la vedette. L’accident vasculaire cérébral. Trois mots qui désormais suffisent à expliquer la mort subite d’un jeune homme plein de vie la seconde d’avant, l’écroulement brutal d’une personne en pleine conversation ou le raidissement inattendu d’un fêtard en pleine piste de danse. Le problème ne réside pas dans la pathologie elle-même. Il a des causes connues dont les effets sont également connus. Le problème, c’est que les victimes soient si incompréhensiblement nombreuses et surtout, qu’elles se situent dans une tranche d’âge dans laquelle, les études scientifiques ne prévoient que rarement ce qui relève de circonstances « accidentelles », et pouvant mettre un terme à une vie avec brutalité. Or, voici que les accidents se multiplient. C’est qu’il y a forcément un problème de base à régler. D’autant que, au regard des complications connexes qu’elle entraîne, l’accident vasculaire cérébral tend à apparaître comme une situation sanitaire préoccupante, que dis-je, un véritable problème de santé publique.
Produits toxiques
Avec le dépeuplement accéléré de la jeunesse, la responsabilité de l’état est engagée. Parce que les jeunes goûtent et prennent leur plaisir avec des substances psychotropes qui circulent avec une aisance qui contraste avec les mesures en cours pour lutter contre les faux médicaments. Il y a bien des grossistes identifiables et des détaillants de la vente. Sans compter les boissons dites énergisantes qui ruinent le cœur et font exploser les artères des personnes qui les consomment sans modération, ainsi que les très nombreux produits extrêmement dangereux et toxiques qui sont supposés garantir une érection pharaonique et un coït mémorable. La plupart de ces séances de dopage sont arrosées d’une forte dose d’alcool pour en démultiplier les effets. Et à la fin, c’est une ambulance qui est appelée à la rescousse. À se demander s’il y a des structures de contrôle de la licéité ainsi que de la qualité des marchandises et des aliments entrant sur le territoire national.
Des actions musclées
Il découle de tout ce qui précède que les pouvoirs publics doivent corriger leur défaillance pour ce qui concerne l’introduction dans notre pays et la vente, tout à fait libre pour l’essentiel, des produits qui tuent, par la prise de mesures drastiques de contrôle. Une campagne de saisie et de répression doit être lancée pour en freiner la circulation. La jeunesse doit être informée et sensibilisée par tous moyens médiatiques, afin de prendre conscience des risques encourus avec une consommation immodérée et incontrôlée de certains produits, à défaut de les rejeter. Enfin, des statistiques doivent être tenues et rendues publiques à l’effet de provoquer l’effet électrochoc qui pourrait renverser cette tendance négative.
C’est à ce prix que les bras valides du Bénin cesseront de devenir impotents et détruits et que, pour les prochaines fêtes, nous aurons un décompte moins macabre des victimes de l’AVC. En attendant, bonne, heureuse et fructueuse année à tous les lecteurs du Quotidien Fraternité et que, les Vodun days tiennent toutes les promesses, sans aucune annonce de mort subite.
Anicet OKE
