Le président américain Donald Trump a créé la surprise, ce mardi 13 mai, en annonçant depuis Riyad, en Arabie saoudite, qu’il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille de sa rencontre avec le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa en Arabie saoudite.

« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur », a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a salué cette décision du président américain, évoquant un « tournant décisif » pour son pays. Cité par l’agence officielle syrienne Sana, Assaad al-Chaibani a indiqué que cette levée des sanctions américaines intervenait alors que la Syrie se dirige « vers un avenir de stabilité, d’autosuffisance et de véritable reconstruction après des années de guerre destructrice ».
Donald Trump a surpris en faisant cette annonce à la veille d’une rencontre prévue mercredi 14 mai en Arabie saoudite avec le président Ahmed al-Charaa. Un haut responsable américain a fait savoir, peu avant l’annonce de la levée des sanctions, que le président américain avait « accepté de saluer » le président syrien par intérim, au pouvoir depuis la chute de Bachar el-Assad fin 2024.
Le milliardaire conservateur a reconnu avoir pris cette décision après des demandes répétées de Mohammed ben Salman. Accueilli en grande pompe à Riyad, Donald Trump n’a pas manqué de louer son interlocuteur saoudien. « Qu’est-ce que je ne ferais pas pour le prince héritier », a-t-il lâché en faisant mine de soupirer.
« On en a eu, des annonces… »
Dans les rues de Damas, où l’économie survit au ralenti depuis plus d’une décennie, l’annonce américaine résonne comme une lueur d’espoir, constate notre correspondant, Mohamed Errami. Pour beaucoup, la levée des sanctions pourrait enfin relancer une reconstruction en panne et alléger le poids de la misère quotidienne. « Avant 2011, il n’y avait pas de sanctions. Nous avions tout dans le pays. On était un pays où l’on ne manquait de rien. S’ils lèvent vraiment les sanctions, évidemment que la situation va devenir vraiment meilleure au niveau social, économique et touristique. Mais il faut surtout que le gouvernement fasse une chose très importante : faire respecter la loi et que tout le monde y soit soumis de la même manière », confie Ahmed, commerçant, au micro de notre correspondant à Damas, Mohamed Errami.
L’enthousiasme reste prudent dans la capitale syrienne, où l’on a appris à se méfier. Jamal, serveur dans un salon à thé de la vieille ville, a conscience que même si cette annonce est une bonne nouvelle, il va falloir au moins plusieurs mois avant d’en voir les effets concrets sur le quotidien : « On en a eu, des annonces. Mais si les sanctions tombent vraiment… Ce qu’on espère, c’est que ce soit inscrit de manière officielle et que ça ne bouge plus. »
Dans une ville exsangue, l’annonce de Donald Trump agit comme un électrochoc. Reste à voir si la rencontre à Riyad avec le président Ahmed Al-Charaa marquera un tournant, ou s’il ne s’agira que d’un épisode de plus dans la longue histoire des espoirs déçus. En attendant, à Damas, on guette – sans trop y croire – les premiers signes d’un vrai changement.
Source : rfi