Dans le cadre de la modernisation de l’administration publique, la Direction des Bourses et Aides Universitaires (DBAU) a lancé une plateforme numérique pour simplifier et optimiser les procédures de demande d’allocations d’études universitaires. Cette initiative, fruit d’une collaboration entre la DBAU, les Directions techniques compétentes du Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), ainsi que des institutions bancaires, vise à accélérer les paiements, autrefois susceptibles de s’étaler sur une année académique entière.
Le calme règne dans la cour de la Direction des Bourses et Aides Universitaires (DBAU) ce mardi 17 décembre 2024, deux mois après le lancement du processus de demande en ligne pour l’année académique 2024-2025. Une scène qui contraste avec le passé. « La semaine dernière, j’étais accompagné de mon grand frère, ancien étudiant de l’UAC, pour une réclamation à la DBAU. Il a été surpris par l’organisation. Avant, les listes de boursiers étaient affichées sur les murs, et tout le monde se bousculait pour vérifier son dossier. Parfois, des noms étaient déchirés dans la confusion. Aujourd’hui, tout se fait en ligne, c’est une autre époque », témoigne Solange Guendehou, étudiante en deuxième année de géographie.
Grâce à la plateforme accessible via bourses.enseignementsuperieur.bj, les étudiants peuvent suivre l’évolution de leurs demandes. Les statuts affichés permettent de connaître précisément l’état d’avancement du dossier de façon transparente. ‘’En cours de traitement‘’ signifie que la demande est en préparation pour examen. ‘’Favorable’’ indique quela candidature est validée, avec un numéro de bordereau pour transmission de l’état de paiement au Ministère de l’Economie et des Finances. « Réservé » signale que des informations complémentaires sont requises.Le statut‘’Défavorable’’ veut dire que la demande ne satisfait pas les critères d’éligibilité. « L’autre système était assez encombrant. On pouvait perdre une journée entière dans les rangs sans être servi. Aujourd’hui, tout est plus pratique. Il n’y a plus besoin de délaisser les cours pour déposer un dossier », témoigne Firmin G, étudiant à l’Université d’Abomey-Calavi.
Avant la digitalisation, la Commission nationale des Bourses et Aides Universitaires (CNaBAU) traitait environ 1 000 dossiers par session. Aujourd’hui, elle en traite en moyenne plus de 5 000. Par ailleurs, le délai pour que les étudiants reçoivent leurs allocations est passé de 8 mois à 1 mois, a confié Martin Ogoussan, Directeur des Bourses et Aides Universitaires, aux médias au premier semestre de l’année 2024, dans le cadre du bilan du Programme d’actions du Gouvernement du Bénin. Malgré les avancées, des problèmes techniques persistent en matière de digitalisation de l’attribution ou du renouvellement des allocations universitaires.
Le Mercredi 18 décembre 2024 à l’Université d’Abomey-Calavi, une dizaine d’étudiants sont en file indienne devant le Cercle des étudiants pour la culture, les arts et loisirs (CECAL). Habituellement réservé pour l’émulation musicale et artistique, ce lieu est transformé par l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (UNSEB) en un centre d’aide temporaire où des étudiants en difficulté avec la plateforme cherchent assistance. Aubède Medeto, étudiant en première année de Génie de l’Environnement à l’Ecole Polytechnique de l’Université d’Abomey-Calavi (EPAC), raconte ses difficultés tout en nous présentant sur son smartphone, la liste des étudiants boursiers d’excellence dans son école pour étayer ses propos : « La plateforme me dit que je ne suis pas éligible, alors que j’ai été retenu pour une bourse d’excellence. J’ai validé mon inscription, mais le problème persiste. Plusieurs camarades étudiants sont dans le cas ». Sèmlinko Constantin Ahossi est ingénieur en informatique. Il a développé récemment GCE App, une plateforme de gestion complète d’entreprise avec plusieurs modules dont la gestion électronique des courriers et autres documents administratifs, la gestion des ressources humaines, la gestion des projets etc. « Ces anomalies peuvent être liées à des erreurs de programmation. Détecter des dysfonctionnements est cependant normal dans la phase initiale des allocations universitaires. L’important est de corriger rapidement ces erreurs pour améliorer le service », explique-t-il.
Bergedor Hadjihou
Cet article a été rédigé dans le cadre de la Bourse de journalisme sur les IPN organisée par la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest et Co-Develop.