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CRIET : Hugues Sossoukpè reste en détention, conteste son extradition et se dit Togolais

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Présenté ce lundi 14 juillet 2025, le journaliste et web-activiste béninois Hugues Sossoukpè a été officiellement placé sous mandat de dépôt par la juge des libertés et de la détention de la CRIET. Face à la justice, il conteste son extradition depuis la Côte d’Ivoire et revendique sa nationalité togolaise.

Hugues Sossoukpè reste en détention. La juridiction spéciale a décidé de le maintenir sous mandat de dépôt, en attendant la poursuite de la procédure judiciaire.

Arrêté à Abidjan le 10 juillet, puis extradé au Bénin dans des conditions contestées, Hugues Sossoukpè a revendiqué sa nationalité togolaise devant la Cour. Selon ses avocats, cette revendication fait partie de sa stratégie de défense.

Il estime que son transfert vers Cotonou n’aurait jamais dû avoir lieu sans passer par les voies légales prévues en matière d’extradition. « Il a dit qu’il est togolais. S’il est vraiment togolais, alors cette procédure est entachée », a confié Me Barnabé Gbago à Libre express. L’avocat a par ailleurs critiqué une méthode qu’il qualifie de « suspecte ».

De l’interpellation à l’extradition

Selon les confidences faites à ses avocats et rapportées par Banouto, Comlan Hugues Sossoukpè aurait été interpellé dans des conditions particulièrement opaques.

Il se trouvait dans un hôtel d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, lorsqu’il a été arrêté par quatre individus en civil se présentant comme des agents de la gendarmerie ivoirienne. Ceux-ci ne lui auraient présenté aucun mandat ni convocation judiciaire, selon la défense.

L’activiste a ensuite été conduit, sans escale ni passage devant un juge ivoirien, à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Sur place, un avion spécial, affrété à son attention, l’y attendait. Selon ses déclarations rapportées par son avocat, il aurait été escorté dans l’appareil par « quatre ou cinq personnes », en plus des membres de l’équipage.

À son arrivée sur le tarmac de l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, dans la soirée du jeudi 10 juillet 2025, Hugues Sossoukpè aurait été immédiatement pris en charge par le commissaire du Centre national d’investigations numériques (CNIN). Il a ensuite été conduit dans les locaux du centre pour des formalités non précisées.

Le lendemain matin, vendredi 11 juillet, il a été présenté à la Commission d’instruction de la CRIET, puis à la juge des libertés et de la détention. C’est à cette étape que le journaliste a exprimé le souhait de ne s’exprimer qu’en présence de ses avocats.

Face à cette demande, et tenant compte du calendrier judiciaire, le week-end approchant, la chambre a décidé de reporter l’audience tout en respectant ses droits. Le journaliste a alors été transféré à la prison civile de Ouidah pour être placé en détention provisoire.

Quatre chefs d’accusation à l’endroit de Hugues Sossoukpè

Comlan Hugues Sossoukpè est poursuivi pour : incitation à la rébellion ; incitation à la haine et à la violence ; harcèlement via une communication électronique et apologie du terrorisme.

À l’audience, le journaliste a nié l’ensemble des faits mis à sa charge. Me Aboubacar Baparapé, un autre membre de la défense, a indiqué qu’ils n’avaient pas encore pu consulter le dossier. 

Mais selon ce dernier, Hugues Sossoukpè bénéficie du statut de réfugié au Togo et disposerait d’une carte de réfugié délivrée sous protection du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ce statut, selon lui, devrait empêcher son refoulement ou extradition vers un pays dans lequel il est en danger.

Et maintenant ?

Le dossier de Hugues Sossoukpè est désormais renvoyé en instruction. Le juge en charge devra déterminer la recevabilité des arguments liés à sa nationalité supposée togolaise et à la régularité de son extradition. En attendant, il reste détenu à la prison civile de Ouidah.

A noter que cette affaire a rapidement fait réagir plusieurs organisations. Reporters Sans Frontières (RSF) a fermement condamné son arrestation en Côte d’Ivoire et exigé sa libération immédiate. L’organisation pointe du doigt une violation des droits des journalistes et des procédures internationales.

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Pour rappel, promoteur du média en ligne Olofofo suspendu par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), Hugues Sossoukpè est un web activiste béninois, connu pour ses critiques virulentes à l’endroit du régime actuel. En exil depuis 2019, il comptait plus de 69 000 abonnés sur Facebook avant son arrestation.

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