
Dr Léonide Michaël Sinsin, Directeur général de la Société African renewable energy systems and solutions (ARESS SAS) et président en exercice de l’AISER-Bénin, et Faustin Dahito, Directeur général de la société Enerdas et président d’honneur de l’AISER-Bénin, ont évoqué diverses questions liées aux énergies renouvelables en République du Bénin. C’était dans le cadre de la commémoration de la journée internationale des énergies. A Zê le vendredi dernier, à l’occasion d’une causerie débat, l’état actuel de la transition verte au Bénin, et les visions d’avenir ont été passés au scanner. « Les énergies renouvelables sont principalement dominées dans notre pays par le solaire dont le principal avantage est sa capacité de déploiement rapide » , a renseigné Dr Léonide Michaël Sinsin. Preuve à l’appui, il soutient qu’en moins de deux semaines, on peut électrifier une localité, alimenter un forage pour répondre à des besoins précis. Son second avantage, avance-t-il, réside aujourd’hui dans son coût adapté aux réalités de notre pouvoir d’achat. Le solaire est de plus en plus disponible et permet de satisfaire plusieurs formes de besoins.
«Nous sommes à une ère de maturité technologique où les équipements sont au point, les modules photovoltaïques aussi. L’assurance de vie aujourd’hui c’est au moins 20 ans avec des rendements qui sont toujours en croissance parce que les recherches se poursuivent. Nous avons des batteries de nouvelle génération dont la durée de vie dépasse les 15 ans. Il y a de l’espoir en matière de fiabilité opérationnelle au niveau des équipements. Je crois que la confiance s’installe même au niveau des consommateurs puisqu’aujourd’hui, même dans les grandes villes, il y a des propriétaires de maison qui investissent de grands montants pour sécuriser leur immeuble au niveau énergétique. Donc la maturité est un acquis ». Ainsi s’exprimait Faustin Dahito, Directeur général de la société Enerdas et président d’honneur de l’AISER-Bénin. Les entreprises béninoises spécialisées dans les énergies renouvelables sont technologiquement outillées pour jouer pleinement leur rôle dans la marche du Bénin vers la transition verte.
Ce qu’il faut retenir sur la transition verte, un entretien du Dr Léonide Michael-Sinsin, Directeur Général de ARESS
Monsieur Léonide Michael-Sinsin, vous êtes le Directeur Général de l’ARESS. Faites-nous l’état des lieux des énergies renouvelables au Bénin.
Les énergies renouvelables sont principalement dominées dans notre pays par le solaire. Comme longuement discuté, tout à l’heure, le principal avantage du solaire est sa capacité de déploiement rapide dans toute zone, sur toute l’étendue du territoire national. Pour donner des exemples, en moins de deux semaines, on peut électrifier une localité, n’importe quelle localité du Bénin, on peut alimenter un forage ou répondre à des besoins précis. Son second avantage réside aujourd’hui dans son coût accessible à tous. Bien conscient des réalités de notre pouvoir d’achat, l’énergie renouvelable est de plus en plus disponible. Elle permet de satisfaire plusieurs formes de besoins. A part le solaire photovoltaïque, il y a d’autres formes d’énergies renouvelables que sont l’éolienne, la géothermie.
De façon concrète, où sommes-nous aujourd’hui avec l’exploitation et la production des énergies renouvelables ?
Vous savez qu’à quelque chose qui a de l’appétit, on n’est jamais rassasié. Beaucoup d’efforts sont faits. Mais pour nos secteurs privés, on n’en fera jamais assez, parce que les défis sont présents et pressants. Aujourd’hui, les formes d’énergies renouvelables sont encore minoritaires, pardon, sont minoritaires dans leur rapport au niveau national. Mais, ce qu’il est intéressant de constater, c’est toute la dynamique que le secteur privé apporte, le nombre d’entreprises créées ou le nombre aujourd’hui de besoins auxquels elles permettent de répondre. Et c’est aussi pour nous, d’un point de vue stratégique, de constituer un tissu d’entreprises de plus en plus important qui fait recours à ces formes d’énergie pour accompagner la vision aujourd’hui dans laquelle s’inscrit le pays qui a très bonne presse à l’international en ayant une économie, en ayant un volet social et en ayant un volet pluri-secteur qui soient de plus en plus verts. D’un point de vue énergétique dans notre secteur, c’est que la part des entreprises nationales qui accompagnent la dynamique du pays soit de plus en plus importante et surtout que nos entreprises aussi soient de bons citoyens nationaux. C’est-à-dire, comme nous l’avons longuement discuté, il est impérieux que les entreprises payent régulièrement leurs impôts, qu’elles fassent preuve de bonne gouvernance, de transparence. Que les entreprises soient une voie aux côtés des décideurs pour que nos recommandations ou nos objections soient ce qui définit le grand cadre de concertation de l’action gouvernementale.

A travers votre personnage, l’AISER BENIN ouvre désormais la porte de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin. Quelles sont vos impressions et les défis à relever ?
C’est pour moi, une fierté. Une fierté que ça soit à travers ma modeste personne que l’énergie renouvelable trouve cette marque de noblesse. Vous savez, je ne suis pas de nature à trop parler de moi. Je ne veux non plus parler d’attente des Chefs d’Entreprises à la CCI BENIN. Je parlerais plutôt de ce que nous avons ou ce que nous devons apporter, parce qu’en faisant partie de ces élus, c’est avoir la capacité d’une voix plus audible, mais c’est surtout, je dirais, faciliter la dissémination de tout ce que le secteur de l’énergie propre aujourd’hui fait, pour qu’il puisse s’inscrire, je dirais même, dans ce nouveau cadre-là, dans presque tous les secteurs de notre économie, tel que nous en avions discuté.
Nous avons appris que l’Aiser veut célébrer Faustin Dahito
Vous avez les bonnes confidences. Il est important de célébrer ce que nous avons de mieux, les parcours d’excellence et surtout les bons chemins à emprunter. Et c’est toutes les raisons pour le bureau exécutif de l’association que je préside d’initier ce prix, le prix Faustin Dahito de l’accès à l’énergie. Un comité spécial est mis en place et il y travaille justement pour définir les critères de participation. Mais pour nous, c’est plus que jamais un pas très fort, au-delà d’un trophée et d’un mérite, en fait, d’immortaliser monsieur Faustin Dahito, sa carrière et son parcours atypique, ce qu’il y a de plus noble, qui se fait aujourd’hui au quotidien, partout au Bénin, grâce aux différentes formes d’énergie qu’il a initiées depuis bientôt 40 ans.
Réalisation : Adrien TCHOMAKOU