
La Fondation de l’Innovation pour la Démocratie, à travers son Laboratoire Ouest Méditerranée, a organisé un café démocratique ce vendredi 28 Mars 2025 à l’Université d’Abomey-Calavi. Cette activité a réuni experts, membres de la société civile et citoyens engagés pour débattre de la place de l’activisme politique dans la société béninoise actuelle.
Le Café Démocratique qui s’inscrit dans une démarche de renforcement des capacités citoyennes, visait à interroger le rôle et la vitalité de la société civile face aux enjeux politiques actuels. C’est une discussion en un panel de deux experts, modéré par David Sohou. Autour de lui, Christelle Medaho et Landry Angelo Adelakoun ont présenté un tableau non reluisant de la situation des organisations de la société civile dans un contexte de réformes sous l’actuel régime. Aissata Diallo, assistante programme de la Fondation, a fait connaitre le bien-fondé de l’activité. « Nous avons organisé ce café démocratique pour permettre aux experts et au public d’échanger sur un thème crucial : ‘‘Activisme politique, que vaut la société civile béninoise aujourd’hui ?’’. Cette rencontre a permis d’obtenir des réponses claires et pertinentes. « Nous venons d’Abidjan et nous gérons toute la sous-région. Avec les élections présidentielles en vue, nous avions des interrogations sur la situation au Bénin. Nous n’avons pas été déçus », confie Aissata Diallo, assistante programme pour le Labo Ouest Méditerranée. Le juriste et consultant en gouvernance démocratique, Landry Angelo Adelakoun était l’un des intervenants de la rencontre. Il a dépeint une société civile béninoise affaiblie, marquée par l’abandon des moyens d’action traditionnellement applaudis. « Nous avons relevé l’attentisme et la baisse d’activité dans la contestation, avec la disparition progressive des marches revendicatives et des dénonciations publiques », analyse-t-il. Toutefois, il met en avant des signes d’espoir. « Malgré un climat délétère et des restrictions de l’espace civique, de nouveaux moyens d’action émergent, notamment le plaidoyer et le contentieux stratégique », souligne-t-il. Il note aussi la montée en puissance de figures engagées, qu’elles soient issues d’organisations formelles ou d’initiatives individuelles.
L’activité a permis de tisser des liens entre acteurs de la société civile et partenaires internationaux. « Nous espérons revenir bientôt au Bénin et continuer à structurer nos réseaux pour renforcer la démocratie », annonce Aissata Diallo. La tenue de ce débat à l’université, un espace de liberté académique, a été saluée par les participants. « Ce type de cadre est essentiel pour débattre des questions fondamentales qui conditionnent notre union et notre vivre-ensemble », conclut Landry Angelo Adelakoun. Une initiative qui, au-delà du débat, invite à une réflexion profonde sur l’engagement citoyen et les perspectives d’action pour une société civile plus dynamique au Bénin.