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Bilan positif des examens nationaux 2025 : le fruit d’un effort collectif

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À l’issue des examens nationaux de l’année scolaire 2024-2025, le Bénin enregistre des résultats en nette progression, suscitant fierté et optimisme parmi les acteurs du système éducatif. Élèves, parents, enseignants et responsables pédagogiques se mobilisent pour saluer les efforts conjoints qui ont permis d’atteindre ces performances remarquables. Dans une série de témoignages recueillis, chacun livre son regard sur les facteurs clés de cette réussite, les défis encore à relever, ainsi que les perspectives pour continuer sur cette lancée. Entre engagement personnel, réformes institutionnelles et innovations pédagogiques, c’est tout un écosystème qui se dessine, porté par l’espoir d’une éducation de qualité pour tous.

(Lire les impressions de quelques acteurs)

Germaine Hounton, candidate admise au Baccalauréat 2025, série D.

« L’examen de cette année a été à la fois exigeant et équilibré. Il a permis à la majorité de s’en sortir et de démontrer ce dont elle était capable. Face au stress, nous avons dû faire preuve de prudence et de courage. Mais, par la grâce de Dieu, tout s’est bien passé. Je suis fière de mon résultat. Être admise dans un contexte où le taux de réussite national est élevé est à la fois encourageant et motivant. Pour moi, c’était une question d’honneur : je devais réussir, aussi bien pour moi-même que pour mes parents. Si j’ai pu atteindre ce résultat, c’est grâce à mon courage, à ma détermination, mais aussi au soutien de ma famille, de mes amis, de mes enseignants, et surtout, par la grâce de Dieu».

David Mahuto Aïtchéou, candidat admis au BAC littéraire série B 2025

« Selon moi, les épreuves étaient globalement abordables, car elles m’ont permis de tirer mon épingle du jeu. Je me félicite aujourd’hui, car ce succès récompense un travail acharné accompli tout au long de l’année. Concernant les résultats au niveau national, on peut retenir que cette année a été bien meilleure que les précédentes. Il faut donc saluer les efforts fournis par les élèves ainsi que leur courage. J’avoue que c’était une période très stressante, et il a vraiment fallu surmonter la peur pour réussir. Obtenir le baccalauréat 2025, c’était une promesse que je m’étais faite — et que j’avais aussi faite à d’autres personnes. Je ne dirais pas que j’ai réussi grâce à quelqu’un, mais plutôt que j’ai tenu ma promesse grâce à ma détermination et à ma persévérance».

Eraste Faris, Candidat admis au BEPC :

« Cette année, l’examen, dans l’ensemble, était équilibré, avec des épreuves accessibles pour ceux qui s’étaient bien préparés. Je suis très fier de mon résultat, surtout en constatant que le taux de réussite national reste encourageant. Ce succès, je le dois à Dieu, à mes parents pour leur soutien, à mes enseignants pour leur accompagnement tout au long de l’année, et bien sûr à mes propres efforts».

Aïfan Mahugnon Reine, Parent d’une candidate au BEPC

« Selon moi, l’examen de cette année était abordable et accessible pour les candidats. Chaque matin, lorsque j’accompagnais ma fille au centre d’examen, je voyais également l’implication et le dévouement d’autres parents. Cela me faisait dire que nos enfants ont le devoir de nous honorer, car de nombreux parents se sont pleinement investis dans l’éducation de leurs enfants. Personnellement, je n’avais aucune crainte pour ma fille, car je savais qu’elle était capable d’affronter les épreuves. Elle travaille bien à l’école, elle est sérieuse et possède cette volonté ferme de réussir. Cette détermination qu’elle manifeste me donne le courage de croire en elle et de lui offrir tout ce dont elle a besoin pour réussir.

En ce qui concerne le taux de réussite à l’échelle nationale, j’ai remarqué qu’il est plus élevé que celui des années précédentes. Cela montre que la majorité des candidats a su tirer son épingle du jeu».

Adjibola Marina OMONWE, Institutrice à l’école privée Saint Albert Le Grand à Zinvié

« Les résultats de cette année ont fortement motivé les parents, car les enfants ont tous bien travaillé et les performances ont été exceptionnelles. Nous avons reçu de nombreux messages de remerciement de la part des parents après la proclamation des résultats. Nous remercions le président de la République pour la réduction significative des grèves au cours de son mandat, ainsi que le gouvernement pour la mise à disposition des matériels, documents et ressources nécessaires à la réussite des enfants. Cela a encouragé chaque titulaire de classe à s’investir pleinement dans sa mission. Je tiens à souligner que si nous poursuivons dans cette dynamique, nous continuerons d’enregistrer d’excellents résultats de la part de nos candidats ».

Sylvestre GBLAGODO, Professeur Certifié d’Histoire et de Géographie au CEG2 GOLO DJIGBÉ

« Les résultats de cette année sont globalement satisfaisants, avec une légère amélioration par rapport aux années précédentes. Cela témoigne d’un engagement accru de la part des élèves, d’un meilleur suivi pédagogique, ainsi que d’une collaboration renforcée entre les différents acteurs de l’éducation. Toutefois, certains élèves n’ont pas atteint les résultats escomptés, ce qui montre qu’il reste encore des efforts à fournir, notamment en matière d’encadrement individualisé et de motivation continue. Dans l’ensemble, je suis satisfait des résultats obtenus par mes élèves. Ils reflètent le travail acharné que j’ai fourni tout au long de l’année, aussi bien sur le plan pédagogique que dans l’accompagnement moral des apprenants. Voir mes élèves réussir constitue pour moi une grande source de fierté et de motivation ».

Jérémie HOUNNOUKON, Enseignant :

« L’examen de cette année s’est déroulé dans un climat globalement serein, marqué par une organisation logistique et pédagogique efficace. Les épreuves étaient, dans l’ensemble, bien équilibrées et conformes aux programmes d’enseignement. On note également une meilleure préparation des candidats, reflet d’une gestion académique plus rigoureuse tout au long de l’année. Je me réjouis des résultats obtenus, tant sur le plan individuel que national. Les taux de réussite aux examens témoignent d’un progrès significatif. Ces chiffres illustrent l’engagement des enseignants, l’assiduité des apprenants, ainsi que la qualité du suivi pédagogique.Pour ma part, ces résultats confirment l’efficacité du travail accompli durant l’année scolaire, malgré les défis rencontrés. Ces performances sont le fruit d’un effort collectif : d’abord celui des apprenants eux-mêmes, ensuite celui des enseignants, et enfin celui des décideurs politiques ».

Ogoudjè Stanislas AMOUSSOU, Enseignant au primaire à l’EPP Agori-Forêt

« C’est avec une grande joie que nous avons constaté une nette amélioration des résultats, de l’école primaire jusqu’au collège. Du CEP au BAC, en passant par le BEPC, les candidats nous ont véritablement émerveillés. Comparativement aux années précédentes, ils ont fait un bond remarquable. Personnellement, j’ai été profondément ému. Grâce aux nouvelles réformes engagées par le gouvernement, tous les efforts consentis pour que les résultats soient à la hauteur des attentes portent aujourd’hui leurs fruits, ce qui est vraiment salutaire. Ces différentes réformes nous ont davantage motivés à avancer, à enseigner avec plus de dévouement et d’amour du métier que l’État nous a confié. Je suis sincèrement heureux des résultats obtenus, car j’ai la conviction d’avoir accompli, main sur le cœur, ce que ma chère patrie, le Bénin, attendait de moi. Pour en arriver là, j’ai dû travailler avec ardeur et redoubler d’efforts. »

Fabrice Widenay-Assogba. Professeur certifié de physique, chimie et technologie.

« Je vais vous répondre simplement que l’année scolaire 2024-2025 s’est bien déroulée. Cela s’explique notamment par le fait que, depuis l’installation du gouvernement de la rupture, des mesures ont été prises pour qu’il n’y ait plus de grèves dans le système éducatif. Ainsi, le temps réel d’apprentissage a été respecté et tout s’est passé normalement dans les établissements scolaires. Il y a eu la planification des différentes évaluations et des apprentissages réalisés dans les divers champs de formation, ce qui explique que l’année dernière s’est bien passée. Comme vous pouvez le constater, c’est là la principale raison pour laquelle les résultats ont connu une nette amélioration. En effet, en regardant les résultats des examens nationaux, on observe une progression claire. Au niveau du baccalauréat, on a même atteint un taux record jamais obtenu auparavant.

Nous pouvons donc affirmer que, sur le plan pédagogique, tout s’est bien passé. Cela dit, il y a toujours quelques difficultés, notamment liées à la compréhension des notions enseignées par certains apprenants. De manière générale, leur niveau reste faible, en particulier en mathématiques, et c’est un point que je soulignerai encore plus lorsque nous parlerons des pistes d’amélioration. Comme je l’ai déjà mentionné, les difficultés majeures résident dans le faible niveau réel des élèves, surtout dans nos classes d’examens, qui ne correspondent pas toujours aux attentes des enseignants. Il faut savoir que, dans nos classes intermédiaires, les professeurs qualifiés sont souvent en nombre insuffisant. Lorsque les élèves arrivent en classe d’examen, nous essayons de mobiliser les quelques enseignants qualifiés dont nous disposons pour les encadrer. Mais si cet encadrement initial est insuffisant, le niveau des élèves n’est pas à la hauteur, ce qui complique leur réussite.

S’y ajoutent la distraction et les divertissements, qui prennent parfois le pas sur le sérieux des candidats, rendant leur canalisation difficile. Ce sont là les principaux obstacles auxquels nous sommes confrontés dans l’accompagnement des élèves. Nous travaillons donc à la fois sur la sensibilisation et, si nécessaire, sur la répression pour que ces apprenants puissent progresser et obtenir les résultats que vous constatez aujourd’hui dans nos classes d’examens. Ce sont là les défis majeurs rencontrés au cours de la mise en œuvre des différentes formations.

Pour améliorer davantage les résultats, il faudrait notamment renforcer la motivation des enseignants. L’État doit mieux les encourager, car même s’il n’y a plus de grève, tout n’est pas parfait. Les enseignants, qu’ils soient dans le secteur public ou privé, ont besoin d’être motivés pour que les résultats soient encore meilleurs que ceux obtenus cette année. Par ailleurs, au-delà de la motivation des enseignants, nous devons aussi encourager nos élèves, leur montrer l’importance de ce que nous faisons, les impacts que cela a sur leur parcours scolaire et universitaire, afin qu’ils prennent davantage leur travail au sérieux.

Enfin, il est essentiel que tous les acteurs de l’école, les dirigeants, les responsables à tous les niveaux, jouent pleinement leur rôle en accompagnant les enseignants dans cette mission. Je suis convaincu que si tous ces maillons fonctionnent bien ensemble, l’école pourra mieux supporter les défis et nous aurons encore de meilleurs résultats dans les années à venir ».

OGA Ferdinand, professeur certifié de mathématiques et conseiller pédagogique

« Les résultats des examens de cette année ont connu une nette amélioration, tant au BEPC qu’au Bac. On observe un véritable bond en avant. Dans l’ensemble, les efforts ont porté leurs fruits. L’un des facteurs déterminants est l’impact d’Éduc-Master. Cette plateforme a grandement réduit les cas de fraude et l’achat de bulletins, jadis fréquents dans certaines écoles privées. Désormais, les apprenants n’ont plus cette liberté de tricher. Le mérite revient à plusieurs acteurs. Les parents d’élèves prennent de plus en plus conscience de leur rôle et assurent un suivi à domicile, avec l’aide de répétiteurs qui ont également joué un rôle clé. Tout le corps enseignant et les membres du système éducatif y ont contribué. Je commence par saluer la politique éducative du gouvernement, notamment la mesure des 12 mois sur 12 pour les collègues AME, qui sont majoritaires. Cette mesure les a motivés à aller au bout des programmes, même dans les classes intermédiaires, ce qui était rare auparavant. Aujourd’hui, la plupart terminent leur programme, ce qui renforce leur implication et leur confiance dans leur mission.

Il ne faut pas non plus oublier le rôle du corps de contrôle. La présence régulière des conseillers pédagogiques et des inspecteurs sur le terrain, exigeant un suivi rigoureux du déroulement des programmes, a exercé une pression positive. Les bons résultats de cette année ont été préparés bien en amont, dans les classes précédentes. Enfin, la plateforme Éduc-Master a aussi permis aux enseignants de suivre les performances des apprenants avant même qu’ils n’arrivent en classe d’examen. Je recommande au gouvernement de poursuivre dans cette dynamique, en tenant notamment sa promesse de reverser les AME dès la prochaine rentrée. J’invite aussi le corps de contrôle à maintenir la pression pour que les enseignants terminent les programmes à temps. Pourquoi ne pas priver, à titre de sanction pédagogique, ceux qui ne s’y conforment pas des activités de fin d’année, comme les corrections et les surveillances ? Cela pourrait les motiver à mieux s’impliquer. Terminer les programmes dans les classes intermédiaires, c’est préparer les succès futurs. L’objectif est que les résultats ne chutent plus. Et pour cela, il faut travailler dès maintenant ».

Désiré Pamphile AZON, Conseiller Pédagogique d’Anglais, Dr en Didactique de la langue Anglaise

« En tant qu’acteur du système éducatif, dans ma fonction de membre du corps de contrôle, je ne peux qu’être très satisfait de ces résultats de fin d’année. J’en suis fier. C’est inédit. Cela force l’admiration au-delà des frontières du Bénin. Ces résultats ne sont pas une surprise. Ils sont le fruit des réformes entreprises depuis quelque temps dans notre pays par le gouvernement de la rupture.

Des actions sont menées sans tambour ni trompette (rires) dans le secteur, et il ne peut en être autrement. C’est une synergie entre tous les acteurs du système éducatif, depuis les différentes réformes, en passant par les innovations pédagogiques, l’action conjointe des inspecteurs et de leurs bras armés, les conseillers pédagogiques dans toutes les disciplines, les changements observés dans le traitement des AME qui constituent la majorité du personnel enseignant, et tous les enseignants en général.

En évoquant tout cela, j’ai une pensée pour le repos de l’âme de feu monsieur le ministre Kouaro Yves Chabi, qui doit jubiler de là où il se trouve. Ces résultats sont les siens, ainsi que ceux de sa successeure, madame Véronique Tognifode, qui poursuit l’action et les réformes. J’invite tous les acteurs à divers niveaux à maintenir ce cap des résultats élogieux. Ce sont les derniers examens nationaux du gouvernement en place ; que les réformes continuent avec le prochain locataire de la Marina et ceux qu’il choisira comme collaborateurs ».

Alphonse Da SILVA, Directeur de l’Office du Bac

« Cette année, sur les 118 537 candidats présents, nous avons 57 349 admis, soit un taux de réussite de 73,02%. Ces résultats sont exceptionnels, inédits. Le mérite revient à tous les acteurs et particulièrement aux chefs de l’État. Le système éducatif a été métamorphosé par les réformes opérées dans le secteur. Nous pouvons en être fiers pour notre pays au vu de ce qui se passe dans l’environnement. Le chef de l’État nous montre que lorsque l’on est persévérant et rigoureux dans le travail, on peut réaliser de grandes choses. Je suis personnellement ému pour ces résultats. Je savais que les résultats seraient bons. Pour le Bénin, vos enfants ont engrangé ont un taux de 73,02%. Je le dis avec sentiment parce que moi-même, je suis un père, je suis formateur, et je suis le directeur de l’office du Bac.  Je voudrais que vous puissiez applaudir tous ces enfants qui sont allés au Bac pour ce succès ».

Alexandre ADJINAN, SG SNESTFP Bénin

«Par rapport aux résultats obtenus aux différents examens et aux pourcentages élevés que nous avons connus au titre de l’année scolaire 2024-2025, je voudrais d’abord et avant tout saluer la mémoire du feu ministre Yves Chabi Kouarou, ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle, qui avait, durant son séjour à la tête du ministère, insufflé une nouvelle dynamique au sous-secteur à travers sa disponibilité, son esprit d’écoute et toutes les dispositions qu’il a prises pour que le secteur puisse connaître une accalmie. Car, il est vrai qu’il n’avait pas la solution à tous les problèmes, mais il essayait d’être à l’écoute des différents acteurs, de les rassurer et d’apporter des solutions aux problèmes posés, dans la mesure de ses capacités et de ses prérogatives.

Cela dit, nous voudrions remercier tous les acteurs du secteur de l’éducation à divers niveaux: le gouvernement, les autorités départementales, les autorités locales, les membres de l’administration scolaire et, surtout, les enseignants, sans oublier les parents d’élèves. Ce sont les efforts fournis par ces différents acteurs qui ont porté leurs fruits. C’est la conjugaison de leurs efforts qui nous a permis d’obtenir ces résultats. Et le plus important, c’est de dire merci aux enseignants, malgré leurs conditions difficiles de vie et de travail.

Nous le disons parce qu’aujourd’hui, de la maternelle au secondaire, près de 80 % du personnel enseignant n’a pas une situation professionnelle stable et n’a pas encore été régularisé. Il s’agit de ceux qu’on appelle les Aspirants au métier d’enseignant (AME). En réalité, ce sont des enseignants qualifiés.

Pour la plupart, ils étaient déjà vacataires avant l’instauration du système de l’aspiranat, mis en place par le régime dit de la rupture au titre de l’année scolaire 2019-2020. Certes, la sédentarisation de ces enseignants a permis d’éviter qu’ils aient à se déplacer entre deux, trois ou quatre collèges. Mais juste après cette sédentarisation, nous avons assisté à une situation malheureuse et regrettable, qui n’honore pas le système.

Il s’agit de l’attribution de 26 heures, 28 heures, voire 30 heures de cours hebdomadaires à ces aspirants. Et c’est dans ces conditions que ces enseignants, qui représentent près de 80 % de l’effectif dans le sous-secteur des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, avec quelques agents de l’État qui ne représentent même pas le tiers de l’effectif, ont produit les résultats que nous connaissons aujourd’hui aux différents examens : CEP, BEPC et BAC. Qu’est-ce que cela veut dire? Cela montre que les enseignants ont fait preuve de patriotisme.

Si les résultats sont bons, c’est parce qu’ils ont d’abord fini les programmes à temps, ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Les parents aussi ont joué leur rôle en mettant à la disposition de leurs enfants les outils didactiques nécessaires, en les entretenant, en assurant leurs différents besoins.

L’autre facteur important, c’est la qualité des épreuves. Lorsque les épreuves proposées sont abordables, il n’y a pas de raison que nous n’ayons de bons résultats. Cela a vraiment contribué. Quand on prend les différentes séries, les épreuves étaient abordables. Je prends le cas du Baccalauréat, où nous avons eu un taux de 73,02 %. Il faut dire que pendant la correction, et j’ai participé aux travaux, on sentait déjà la tendance, et la délibération l’a confirmé.

Quel appel pouvons-nous maintenant lancer au gouvernement ? Lorsque j’entends dire que ces résultats sont dus aux réformes, je dis non. Il n’y a pas eu de réformes. Lorsqu’on parle de réformes, je ne vois pas ce qui, de manière exceptionnelle, a été mis en place par le gouvernement pour produire de tels résultats. Je ne vois rien de tel. Il n’y a pas eu de réforme.

Je ne sais pas si l’attribution de 26 ou 30 heures aux AME peut être qualifiée de réforme. Je ne sais pas si le blocage des fonctionnaires, en général, et des enseignants, en particulier, à l’échelon 11 dans les différents corps et catégories peut être appelé réforme. Je ne sais pas si le refus de reverser les AME en agents contractuels de droit public de l’État constitue une réforme. Je ne sais pas si la non-résolution des problèmes de carrière auxquels sont confrontées de nombreuses catégories d’enseignants relève de la réforme. Les enseignants jouent leur partition, mais il n’y a pas eu de réforme qui aurait conduit à ces résultats, si ce ne sont les efforts consentis par les enseignants, les parents d’élèves et les membres de l’administration scolaire.

Alors, que doit faire le gouvernement face à ces résultats ? Il faut que les promesses et les discours cessent et que le gouvernement passe à l’action, en retournant l’ascenseur aux enseignants qui ont permis d’obtenir ces résultats. Et que faut-il faire? Il faut procéder au reversement des enseignants appelés AME en agents contractuels de droit public de l’État. C’est très important.

Les collègues concernés ne sont pas tous jeunes. Certains ont plus de 50 ans, d’autres plus de 55 ans, et l’on ne sait même pas quelle sera la date d’effet de ce reversement si cela devenait une réalité. Le gouvernement du président Patrice Talon a intérêt à procéder à ce reversement avant la fin de son deuxième et dernier mandat.

En dehors de cela, il faut envoyer les professeurs adjoints des lycées et collèges en formation afin qu’ils obtiennent respectivement le CAPET et le CAPES, c’est-à-dire les certificats d’aptitude aux fonctions de professeur de l’enseignement secondaire et de l’enseignement technique. Sinon, les dispositions contenues dans le décret portant statut particulier ne sont pas du tout respectées.

On utilise des professeurs adjoints reconnus comme tels par l’État au second cycle, alors qu’ils sont recrutés pour enseigner au premier cycle. On refuse d’envoyer en formation ceux qui remplissent déjà les conditions, conformément au même décret. On forme des professeurs de philosophie pour le Brevet d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire (BAPES) alors que la philosophie ne s’enseigne qu’au second cycle.

Par ailleurs, des enseignants sont confrontés à des problèmes de carrière, notamment les quatre ans de contrats à durée déterminée (CDD) non reconnus. Il s’agit des ACDPE des promotions 2014 et 2016, pour qui ces quatre années ne sont pas prises en compte, ce qui leur a fait perdre deux échelons.

Ces mêmes enseignants attendent encore les arrêtés de mise en formation — que nous apprenons en cours de signature — ainsi que les décisions d’admission définitive, nécessaires pour retirer les attestations de diplômes et constituer leur dossier de reclassement. Ils perçoivent le même salaire depuis leur recrutement : pour certains depuis 2012, soit 13 ans ; pour d’autres depuis 2014, soit 11 ans ; et pour d’autres encore depuis 2016, soit 9 ans. Il est donc urgent de régler ces problèmes et, plus généralement, de prévoir une motivation spéciale pour les enseignants.

Le président Patrice Talon, alors candidat, avait promis de rendre le métier d’enseignant plus attractif. Nous constatons malheureusement que ce n’est pas le cas. Il avait aussi promis de travailler pour que le peuple le porte en triomphe. Je crois qu’il lui reste encore du chemin à parcourir, aussi bien sur le plan social que sur celui du recrutement et de l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de l’État.

Voilà ce que nous pouvons dire. Si les résultats sont bons, il faut motiver les enseignants qui les ont rendus possibles, car je ne vois pas quelles réformes auraient permis de les obtenir si ce ne sont les efforts fournis par les enseignants et les parents ».

Réalisation : Starobinski AGBOWAÏ (Stag), Joanna GNACADJA (Coll) Meuris DANSOU (Coll), Patrice SOKEGBE

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