À seulement 17 ans, Ford Kossi Germain Tohouenou s’est hissé au sommet du classement national du Baccalauréat 2025. Élève en série C au Collège Privé Academia de Parakou, il a obtenu la note parfaite de 20/20 en Mathématiques, Physique-Chimie-Technologie et Sciences de la Vie et de la Terre, ainsi que 19/20 en Anglais, 18/20 en Histoire-Géographie, 16/20 en Philosophie et 13/20 en Français. « C’est une demi-surprise pour nous. Il est constant dans l’excellence », confie Moussa Assouma, Directeur administratif de l’établissement. Décrit comme calme, méthodique et rigoureux, le jeune lauréat impressionne également ses enseignants, à l’image de Orou Goura Yacoubou Kassimou, professeur de Physique-Chimie : « Il traite les exercices avec soin, même à domicile, avant les cours». Dans une maison modeste sans accès à l’électricité, Ford Kossi Germain s’est imposé une discipline de fer, établissant chaque semaine un planning de travail précis. « J’avance seul, sans répétiteur, mais je n’hésite pas à poser des questions ou à utiliser la technologie », explique-t-il. Derrière lui, Rodéric Dieudonné Raoul Coomlan Ananouh (série D) et Hilary Odiane Erell Titilayo Arinloyé (série C) complètent le podium avec des moyennes respectives de 18,59 et 18,47.
21 ont obtenu 18, 628 mentions Très bien, 3 368 mentions Bien
Au total, 21 candidats ont dépassé les 18 de moyenne, 628 ont obtenu une mention Très bien, et 3 368 la mention Bien. Sur les 78 537 candidats présents, 57 349 ont été déclarés admissibles. La série C arrive en tête avec 82,77 % de réussite, loin devant les séries techniques F1 (27,51 %) et F4 (36,45 %).
Atlantique, Couffo, Mono, le trio gagnant !
Mais au-delà de ce succès général, les résultats par département offrent un regard plus nuancé, révélant des dynamiques territoriales contrastées. Le trio de tête est incontestablement occupé par des départements du Sud. L’Atlantique arrive en première position avec un taux impressionnant de 78,13 %, suivi de très près par le Couffo (77,95 %) et le Mono (76,00 %). Le Littoral, qui abrite la capitale économique, réalise également une belle performance avec 73,47 %. Ces résultats confortent la place du Sud comme moteur de réussite scolaire au plan national. Les départements du centre du pays affichent des taux corrects : le Zou (75,38 %), le Plateau (70,92 %), les Collines (70,30 %) et le Borgou (70,94 %) se maintiennent dans la moyenne. L’Ouémé suit de près avec 70,76 %. En revanche, le Nord reste à la traîne. L’Alibori ferme la marche avec un modeste 60,55 %, loin derrière les autres. L’Atacora (65,54 %), la Donga (65,57 %) et dans une moindre mesure le Borgou peinent à rivaliser avec les régions du Sud. Ces disparités s’expliquent par divers facteurs. D’abord, il y a l’accessibilité aux infrastructures éducatives, taux d’encadrement, investissement des collectivités territoriales et présence d’établissements performants. La concentration des établissements privés d’élite dans les grandes villes du Sud, notamment à Cotonou, Porto-Novo ou Abomey-Calavi, pourrait également renforcer cet écart. Toutefois, les chiffres traduisent aussi les effets positifs des réformes engagées depuis 2016, avec une stabilisation du calendrier scolaire, la généralisation de la plateforme EducMaster, et un meilleur suivi pédagogique. Le gouvernement et les partenaires du secteur éducatif se réjouissent de ces avancées, tout en reconnaissant la nécessité de renforcer les moyens dans les zones les plus fragiles. Pour que chaque élève, quel que soit son département d’origine, bénéficie des mêmes chances de réussite.
Zéro admis au Bac : six établissements dans la tourmente
Plusieurs établissements secondaires n’ont vu aucun de leurs candidats franchir la barre de l’admission. En tout, six établissements scolaires privés, répartis entre Djougou, Bohicon, Abomey-Calavi et Porto-Novo, affichent un taux de réussite de 0 %. Djougou, l’Unité Pédagogique 2e Chance a présenté six candidats, tous recalés. À Bohicon, le Complexe scolaire Mon Défi, avec ses deux candidats, affiche la même contre-performance. La situation n’est pas meilleure à Abomey-Calavi, où Le Rehoboth et l’École africaine des métiers, qui comptaient respectivement cinq et deux candidats, n’ont enregistré aucun succès. À Porto-Novo, le CP Bon Pasteur et le Complexe La Voix de Dieu à Lobozounkpa ferment la marche avec quatre échecs chacun. Si l’ampleur est numériquement limitée, la portée symbolique est forte.
