Le Centre Ouest et Centre Africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) et le CIAT organisent un atelier d’engagement des acteurs et de vulgarisation du plan régional de préparation et de réponse aux épidémies de ravageurs et maladies en Afrique de l’Ouest et du Centre. L’assise s’est ouverte ce lundi 21 juillet 2025 à Azalaï Hôtel en présence des chercheurs des 16 pays de l’Afrique de l’Ouest. C’est une initiative pour face face aux menaces croissantes qui pèsent sur les systèmes agricoles régionaux. Elle va permettre aux participants de s’approprier le plan de riposte contre les épidémies.
Criquets pèlerins, virus, bactéries. Les menaces sur les cultures et les élevages ne sont pas nouvelles. Mais avec l’intensification des changements climatiques, leur fréquence et leur gravité in. Les perturbations météorologiques favorisent la prolifération de ravageurs et de maladies jusque-là peu connues ou maîtrisées. « Il ne faut plus attendre l’apparition des épidémies pour réagir. La prévention est désormais une urgence », alerte Dr Isaïe Padonou, chercheur au CORAF. Face à ce constat, le Centre Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF), en partenariat avec le CIAT, a élaboré un plan régional de riposte. Fruit de près de deux ans de consultations participatives avec les acteurs des 23 pays couverts par le CORAF, ce plan est structuré en trois volets : la prévention avant les épidémies, les actions de riposte pendant leur survenue, et les mesures post-crise. Lancé en septembre 2024 à Abidjan sous l’égide des commissaires de la CEDEAO et de la CEMAC, le document est aujourd’hui dans sa phase de vulgarisation et d’appropriation nationale. « Ce n’est pas un plan à laisser dans les tiroirs. Nous voulons une mise en œuvre réelle et efficace », insiste Dr Isaie Padonou.
Des objectifs clairs pour une agriculture résiliente
L’atelier de Cotonou, co-organisé par les projets ICRA financé par la Banque mondiale et Biorisk soutenu par l’Union européenne vise trois objectifs. Il s’agit de permettre aux responsables des services de protection des végétaux de s’approprier pleinement le contenu du plan ; d’identifier les leviers pour sa mise en œuvre concrète dans les pays ; et de renforcer la coordination régionale pour une réponse intégrée. Pour Dr Djihinto Cocou Angelo, directeur scientifique de l’INRAB, l’enjeu est stratégique. « Il s’agit de transformer notre capacité de réaction en capacité d’anticipation », a-t-il confié.
Vers une coopération renforcée
Au-delà de la simple diffusion du plan, l’atelier ambitionne de bâtir une feuille de route partagée, intégrant suivi, évaluation et innovation technologique. « Un dollar investi dans la prévention, c’est seize dollars économisés dans la lutte », rappelle Dr Ousmane Ndoye, représentant du directeur exécutif du CORAF. Ce rendez-vous marque ainsi un tournant vers des systèmes agricoles plus intelligents face au climat et mieux préparés aux crises sanitaires. Un engagement fort pour la sécurité alimentaire et la souveraineté agricole du continent.
