J’ai intégré cette belle confrérie en août 2004: je n’avais pour seule lettre de créance que ma volonté de comprendre le fonctionnement de ce lieu insolite où on prêtait allégeance à la plume en jurant vérité et loyauté pour les lecteurs.
La rédaction était déjà un lieu d’élévation intellectuelle, et de formation à la vie. Le jeune homme (tout juste 19 ans) que j’étais, y a trouvé des personnes bienveillantes, soucieuses de transmettre le savoir. Je fus surpris par l’enthousiasme des aînés à enseigner les rudiments du métier. Feu Léandre Adomou fût pour moi un précepteur d’une grande bonté. J’eu l’immense chance de côtoyer et d’apprendre d’illustres journalistes dont: Alexis Azonwakin, Florian Gbaguidi, Gérard Gansou, Joseph Ahigni, Martial Elisha, Joël Lokossou…
J’y ai perdu une forme de naïveté en comprenant les rouages de l’action publique, puis j’y ai gagné la conscience de la notoriété. J’y ai perdu des années que certains emploient à se délasser, puis j’y ai gagné des frères pour la vie… Arnaud Amoussou me fit souvent la courte échelle pour me tirer de quelques situations.
À Fraternité, la transe de la passion commune, engendrait souvent des papiers et des unes mémorables, chaque fois avec comme boussole, l’incontournable déontologie de notre métier. Fraternité est également un lieu où l’on apprend à devenir, dans la plénitude du mot, peu importe l’orientation que l’on donne à sa carrière.
C’est une joie et une fierté de poser quelques mots pour les 25 ans du journal. C’est le cœur rempli de gratitude que je voudrais dire un immense merci au Directeur Général Malick Gomina, qui nous donna la chance de compter dans la vie du meilleur quotidien béninois. J’ai quitté Fraternité en 2011, mais Fraternité ne m’a jamais quitté.