Sa sortie du dimanche dernier n’a pas fini de faire couler l’encre et la salive. Dans un discours devant ses partisans venus lui souhaiter les vœux de nouvel an, Adrien Houngbédji s’est laissé aller à des conjectures qui ne rendent pas service à la République. Car, à travers sa prise de position, il a tout simplement remis en cause l’esprit de la réforme du système partisan et de toutes les réformes politiques et électorales. Pourtant, il fut un acteur clé desdites réformes. Pour rappel, c’est sous sa présidence à l’Assemblée nationale et avec son accord express que la Criet a été créée et installée. C’est encore avec son consentement et sa participation que la refonte du système politique a été faite. Pourquoi n’avait-il pas émis des réserves en son temps ?
De plus, c’est un acteur politique de premier plan, bien rodé dans les jeux de couloirs. En cette qualité, il a accès au chef de l’Etat et peut lui transmettre directement ses insatisfactions et doléances. Ayant accepté que son parti fusionne avec l’ex UP, c’est qu’il prend fait et cause pour la rupture. Il devrait donc en bon enfant laver le linge sale en famille, si tant est qu’il est sale, au lieu de l’exposer en public comme il l’a fait.
Malheureusement, le patriarche à défaut de servir la République, n’a pas évité de la desservir. Sinon, pourquoi a-t-il tenu ce discours devant ses partisans qui ne peuvent lui remonter les bretelles ? Quel est l’agenda caché derrière ces déclarations qui ont provoqué une onde de choc au sein de la famille présidentielle ? Mais en profitant d’une cérémonie de vœux qu’il a initiée pour remettre en cause la République, il a joué à un jeu qui est tout aussi dangereux pour lui que pour le pays.
En effet, c’est comme s’il appelait à la révolte populaire surtout qu’il est l’un des principaux acteurs des réformes qu’il voue aujourd’hui aux gémonies. S’il est vrai que nul ne peut refuser à Me Adrien Houngbédji de faire des propositions sur la gouvernance du pays, il a tout de même la manière. Mais, ainsi présenté, il incite tout simplement à une rébellion.
