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L’encre a lâché la plume, j’ai perdu un soutien !

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Je ne vous cache pas ma désolation en ce moment où j’apprends la mort de Philippe Hado.

Je lui dois, grâce à Lucien Sotondji journaliste à l’Ortb, mon premier stage dans la presse, à La Nation notamment où il était rédacteur en Chef. En 1995, où il m’a accueilli à la rédaction du journal, Philippe Hado était un rédacteur en chef au rang de directeur de publication. Car à l’époque, le quotidien La Nation, n’avait pas de Directeur de Publication (DP).

Ce que je retiens le plus de lui, c’est son amour du travail et son désintéressement au lucre.  Je le revois en train de nous corriger nos articles, avec grande attention et rigueur. Nous étions un certain nombre à lui soumettre nos articles : Ibrahim Djibril, feu Boni Séni, Laure Akplo, Pintos Gnagnon, Brice Ogoubiyi et Désiré Gbodougbé, pour ne citer que ceux-là. Nous avions d’autres aînés en les personnes de Valentin Sovidé, Michel Gletton Quenum et Romuald Binazon qui se faisaient relire par ses soins. Philippe Hado se faisait aider dans la correction par les anciens rédacteurs en chef comme Assévi Akuété. Léon Brathier, feu Alfred Ahounou, feu Éphrem Dossavi-Messy, Hubert Akponikpè et autres lui venaient en appoint pour la correction. L’objectif était de toujours livrer un journal sans faute, honorant déontologie, droit de presse et bonne écriture journalistique. C’était un féru de la bonne qualité des publications.

Justement, le souci de la qualité l’a amené à négocier une série de formations à l’intention de ses collaborateurs journalistes. Dans ce cadre, il a bénéficié de l’appui de l’ex Fondation Friedrich Nauman, à l’époque dirigé par feu Roger Gbegnonvi. Tous les vendredis soirs étaient consacrés à la formation qui prenaient en compte plusieurs modules allant de la déontologie, du droit de la presse au style journalistique, avec un accent tonique sur la bonne maîtrise de la langue de travail. C’est Roger Gbegnonvi, professeur de lettres qui, en personne, s’occupait de ce dernier volet. Dans un environnement où, il n’y avait pas d’école de journalisme, la formation a séduit nos collègues de la presse privée que Philippe Hado et Roger Gbegnonvi ont autorisés à y prendre part. J’y revois les confrères du privé comme Malick Nansounon, Philippe d’Almeida, Maxime d’Olivera et Eric Ganhounouto très assidus !

 Par-delà la presse, Philippe Hado était aussi très humain, attaché aux valeurs religieuses. Je lui dois mon premier vrai emploi. C’était au Programme d’appui à la Communication et à l’information pour la protection de l’environnement (PACIPE Bénin) où j’ai été correspondant de Radio Parakou dans le Zou-Nord( aujourd’hui Collines) sur les questions environnementales.

J’en ai certes démissionné 14 mois après pour aller en formation à l’école supérieure de journalisme de Paris, mais nous avons gardé de très bons rapports. Ceci m’a permis de collaborer avec tous les organes où il a été responsable, notamment au Continental, à L’Autre quotidien et à Nouvelle Expression. Nouvelle Expression justement, disons-en un mot ! J’y publiais toutes mes communications du Ministère de la santé où j’officiais en qualité de Responsable à la communication, si bien que beaucoup de cadres du ministère et d’autres doigtaient ce quotidien comme le mien. Imaginez quelle était ma fierté de me savoir associé à cet organe plus écrit !

Philippe Hado m’a récemment soutenu pour ma candidature au poste de Directeur de Publication de La Nation, en étant mon référent. Je continue d’être touché par cette marque de confiance et de sympathie d’autant qu’il avait refusé ce soutien à certains collègues, pas des moindres, exerçant à La Nation.

Des journalistes de son âge , ayant fait la presse écrite, il est celui qui m’a le plus marqué par son style et sa rigueur. Il m’a beaucoup appris, notamment l’écriture des titres que j’affectionne beaucoup.

La rigueur et le sérieux qui caractérisent l’homme ont été remarqués à travers les journaux qu’il a dirigés. A la Nation, il a fait éviter les nombreux procès que le quotidien subissait avant sa nomination. Au Continental, il a imposé le professionnalisme, d’où le recours de ce magazine aux journalistes formés dans de bonnes écoles. A Nouvelle Expression, il a imprimé une allure  professionnelle qui se démarque du mercantilisme qui a aujourd’hui cours dans certains organes privés . Sa maîtrise des connaissances était telle qu’il était sollicité par nombre d’écoles de journalisme de la place et même par le CESTI qui a formé bien des journalistes béninois. 

La presse béninoise vient de perdre un journaliste de haut niveau, un formateur et une figure marquante.

Paix à l’âme de l’illustre aîné !

Mesmin Jespenlaven ADISSO

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