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Michel A. Noudogbessi, Directeur artistique de la troupe Pepit’arts : « Tous les enfants sont éligibles à la percussion mais, c’est à l’apprentissage que nous détectons les meilleurs »

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Il s’appelle Michel Adjimon Noudogbessi, Directeur artistique de la troupe Pépit’Arts du Bénin. A travers cette interview, il nous plonge un peu dans le fonctionnement de la troupe.

Quand on parle des Pépit’Arts du Bénin, qu’est-ce qu’on peut retenir ?

Au début, Pépit-Arts est un projet culturel qui était censé occuper les enfants pendant les vacances scolaires à Adjarra et plus précisément dans la localité de Mèdédjonou. C’était un projet d’initiation à la percussion qui par la suite, a pris de l’ampleur. Vous n’êtes pas sans savoir que la Commune d’Adjarra est appelée ‘’la cité des tambours’’ parce qu’on y fabrique des tambours depuis plusieurs générations. Vu l’ampleur que le projet prenait, nous nous sommes dit qu’au lieu de se limiter à la percussion pendant les vacances, il vaut mieux prendre en charge les enfants pendant toute la l’année. C’est ainsi que la compagnie Pépit’Arts est devenue un centre de formation au fil des ans et des restitutions des ateliers que nous organisions. Je dois préciser que c’est l’Association Leaders Solidaires de Mèdédjonou qui a pris l’initiative. Nous sommes basés au Centre des arts et métiers de Mèdédjonou à Adjarra. Nous avions démarré avec un groupe de dix enfants (filles et garçons) avec comme leitmotiv études et culture. Aujourd’hui, nous travaillons avec plus de 160 enfants répartis dans différents ateliers et classes de percussions y compris la troupe qui est la grande classe.

Comment se passe le recrutement au niveau des enfants ?

Vous savez, avec les enfants, il faut faire un peu attention. L’enfant est un être qui essaie d’apprendre. Il n’y a donc pas un prérequis pour les recruter. On attend de l’enfant qu’il développe ses talents. Nous prenons des plus timides au plus agités quand ils viennent dans notre centre. Tous les enfants qui viennent vers nous sont d’abord acceptés. C’est à l’apprentissage que nous détectons les meilleurs. Voilà pourquoi nous avons différentes classes auxquelles chaque enfant s’adapte dans l’art. Nous n’avions jamais refusé un enfant qui s’intéresse à notre centre. Nous avons même un enfant autiste. Nous les prenons tous et chacun évolue à son rythme. A la base, les recrutements sont sans condition. Tous les enfants sont éligibles à l’apprentissage de la percussion chez les Pépit’Arts.

Les enfants arrivent-ils à concilier facilement l’art et l’école puisqu’ils sont appelés à des séances de répétition au centre ?

Comme je le disais tantôt, le projet est innovant. Nous associons l’art et les études scolaires. Quand tu es membre de la troupe Pépit’Arts, il faut savoir qu’il y a un suivi de tes résultats scolaires. Nous avons un comité qui s’en charge et nous rend compte régulièrement. S’il y a des enfants qui ont des difficultés à l’école dans des matières, nous avons des répétiteurs qui les encadrent pour relever leur niveau. Nous avions établi une relation parents-enfants ; ce qui nous permet d’évoluer normalement. Cela permet également le suivi des enfants à la maison et à l’école. Nous en tenons aussi compte dans beaucoup d’autres choses au sein de l’atelier. Pépit’Arts ne veut pas dire déscolarisation. Pépit’Arts veut dire excellence à l’école et excellement au centre.

De quels moyens disposez-vous pour fonctionner ?

Nous sommes une association et les moyens dont nous disposons sont avant tout les moyens issus des finances de l’association. Les cotisations et les dons des mécènes. Le président de l’Association Leaders Solidaires de Mèdédjonou, le Colonel-Major, Dieudonné Tévoèdjrè, est très attaché à la chose culturelle et apporte beaucoup au groupe. Il est d’ailleurs le président de la troupe.  Nous ne faisons pas partie d’un projet particulier qui accompagne de façon durable Pépit’Arts. Les moyens, c’est également sur la base de nos prestations.

Les Pépit’Arts, c’est déjà plusieurs scènes. En dehors du Bénin, dans quels pays se sont-ils déjà produits ?

Nous nous sommes déjà produits au plan national et au plan international. En Afrique, nous avions déjà fait de grandes scènes en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Togo. Hors d’Afrique, nous avions eu à faire deux tournées en France, en Allemagne. Nous étions aussi à Dubaï et tout récemment dans les Antilles. Nous serons prochainement encore en tournée en Europe en France, en Hollande, en Allemagne. Nous serons aussi du côté du Japon pendant ces vacances.

Quand les enfants grandissent, demeurent-ils membres du groupe ?

Pépit’Arts est un projet récent. Nous venons d’avoir nos premiers adultes. Nous ne pouvons pas former un enfant pendant huit ans et l’abandonner. Nous envisageons créer un cadre qui va permettre la propulsion de ces enfants devenus adultes afin qu’ils entrent aisément dans le monde professionnel classique si tel est leur choix. Ils pourront évoluer en groupe d’artistes ou en solo. D’ailleurs, je vous apprends que nous avons une nouvelle création qui s’appelle ‘’Faadji’’ composée des enfants qui sont en train d’atteindre l’âge majeur. Cela leur permettra de continuer d’exprimer leur talent dans l’art. Ils sont les pionniers et ils sont appelés à nous suppléer demain pour perpétrer la tradition afin d’avoir toujours une troupe Pépit’Arts. En tout cas, il y a tout un accompagnement bien structuré mis en place. La pire des choses qui puisse leur arriver, c’est de devenir des professeurs de percussion.

Quels sont les perspectives ?

Comme je l’ai dit tantôt, Pépit’Arts fourmille de projets artistiques. Nous avons en projets des clips-vidéo dans lesquels nous mettons en lumière nos rythmes. Déjà du 28 juin au 18 août 2025, nous organisons les mercredis et les samedis au Centre des arts et métiers de Mèdédjonou à Adjarra, un atelier de percussion intitulé Vacanc’Arts. Cet atelier est réservé aux enfants de 13 ans à 19 ans. Nous avons aussi en vue une création artistique qui mettra en action plus de 150 enfants. La thématique sera dévoilée. Nous envisageons des collaborations pour faire de notre centre un lieu régional de formation. Enfin, je voudrais vous informer que la quatrième édition de l’une de nos activités phares ‘’Festival Héritage, Tambours et Développement’’ aura lieu fin août 2025.

Votre mot de la fin

Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez aux Pépit’Arts. Enfin, je ne finirai pas mes propos sans rendre hommage à un homme qui nous a malheureusement quittés le 12 juin 2024. Je veux nommer Albert Hounga alias ‘’Mon type’’ de regrettée mémoire. Il fut auteur-compositeur-chanteur, Directeur du groupe LINVODJO PERCU du Bénin et Maître chorégraphe de la Compagnie de percussion Pépit’Arts. Il a beaucoup apporté au groupe. Que son âme repose en paix.

Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN

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