Dans le but d’assurer une bonne relève sportive, le Gouvernement béninois a mis en œuvre plusieurs projets de détection, d’initiation et d’accompagnement des jeunes prodiges, notamment le programme des Classes sportives. Tout ceci, pour aboutir à l’insertion progressive des jeunes talents dans les équipes professionnelles de football, de handball, de basketball, des arts martiaux et d’athlétisme. Plus de sept ans après le lancement de la phase opérationnelle desdites classes, l’on s’interroge sur les performances et l’évolution de ces jeunes. Dans cette interview, Rhino Séverin Danha, coach de l’équipe masculine de football du Collège d’enseignement général (CEG) Sainte Rita, revient sur les avancées et les défis.

Fraternité : Depuis combien de temps êtes-vous à la tête de l’équipe masculine du CEG Ste Rita ?
J’ai été à la tête de l’équipe de football du CEG Sainte Rita depuis l’année 2022 et depuis 2023, j’ai été nommé sélectionneur national scolaire des U15 et des U18, filles et garçons.
Quelles sont, selon vous, les performances les plus marquantes de l’équipe ces dernières années ?
Parlant des performances les plus marquantes, je vais d’abord parler de la première édition Ouest-africaine des U15, qui s’est déroulée en 2022 en Côte d’Ivoire. A l’occasion, on a été champions d’Afrique de l’ouest. Du côté de l’Afrique du Sud, à la Coupe d’Afrique des nations, les enfants ont été aussi extraordinaires pour leur première participation à cette compétition. Nous sommes allés jusqu’en demi-finales avant d’être éliminés par l’Afrique du Sud. Ça a aussi été une très belle performance.
Au Maroc, on a été à la Coupe du monde organisée par l’ISF. Déjà, on était dans une poule trop coincée, jouant contre l’Angleterre, le Maroc pays organisateur, le Mexique, la France,… Ça a été un très bon moment où on a fini en quarts de finale de cette compétition. Après cela, il y a eu d’autres rencontres majeures en 2024. Du côté du Togo, on a été encore champions pour une deuxième fois consécutive du Tournoi scolaire/zone Afrique de l’ouest. En Tanzanie, les enfants ont pu atteindre les demi-finales de la Coupe continentale africaine scolaire des U15.
Pour dire vrai, pour toutes nos participations aux compétitions africaines, les enfants ont réalisé des performances extraordinaires. Le bilan est très positif. Dernièrement, on était encore au Niger avec les U15 pour la compétition ouest-africaine où on devrait défendre notre titre pour la troisième fois. Mais malheureusement, nous avons perdu la finale. Les enfants ont tout donné pour qu’on aille en finale. Ils constituaient de vue l’équipe à abattre, mais ils ont tenu jusqu’à la finale avant de perdre face à la Côte d’Ivoire, à l’issue d’une séance de tirs au but. Pour toutes nos participations aux différentes compétitions, continentales et mondiales, les performances des enfants ont été appréciées.
Quels types d’encadrement offrez-vous aujourd’hui aux jeunes passionnés de football ?
Aujourd’hui, l’encadrement est satisfaisant. J’ai été nommé sélectionneur national des scolaires par le Ministère et la Fédération. Cela me donne plus d’attributs, plus d’efforts à fournir. Ça me permet de faire une sélection sur le plan national. Avant, on était un peu obligés de prendre, majoritairement, l’équipe championne du Bénin. Mais là, on a la possibilité de faire une sélection sur le plan national pour détecter les meilleurs talents scolaires dont on a besoin pour aller à cette compétition. Donc, pour dire vrai, le statut a changé depuis un moment. Et les moyens de travailler sont aussi un peu différents, les stages sont beaucoup plus répétés qu’auparavant.
Avez-vous des exemples de jeunes talents de Ste Rita qui poursuivent une carrière prometteuse ?
Oui, il y a des avancées au niveau de ces jeunes qu’on a eus depuis 2022. Des enfants qui faisaient partie des U15 à l’époque jouent déjà la Ligue professionnelle aujourd’hui. Avec AS Cotonou, je peux citer Hector qui joue en première division. Il y a aussi Papamaldo. La plupart se retrouvent également dans des clubs amateurs de troisième division, de quatrième division. Donc, je pense qu’il y a eu une très bonne avancée. En plus, la majorité, après leurs sélections en équipe nationale, fait aussi partie des différentes catégories d’âge nationales civiques. Ainsi, il y a des U15 et U17 nationaux. De la même manière, il y a des U20 nationaux. Donc, c’est de bon augure. Je pense que les choses, pour eux, progressent bien.
Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans votre mission ?
Les principaux défis, c’est déjà de répéter ces bons résultats que nous affichons depuis lors, d’aller très loin dans nos compétitions, de les remporter surtout, de remettre le Bénin à un stade très élevé sur le plan des compétitions scolaires. Nous partons toujours favoris de ces compétitions. Donc, notre défi, c’est la capacité d’assumer notre identité en tant que favoris de ces rencontres mondiales scolaires. Voilà un peu les défis et les missions auxquelles nous devons faire face : montrer au reste du monde qu’au Bénin nous avons du potentiel et de la qualité, que nous sommes capables de remporter de grandes compétitions et d’aller loin.
Quelles sont vos ambitions ou projets pour l’évolution de cette équipe scolaire ?
Nos ambitions, c’est de faire de très bonnes prestations durant les compétitions auxquelles nous serons confrontés. C’est aussi de permettre à ces jeunes d’évoluer, de passer du stade où ils sont et d’avancer. Donc, nous sommes tenus de les aider à quitter les scolaires pour intégrer les grands clubs professionnels nationaux et sur le plan international. C’est ma mission et aussi mon souhait pour ces enfants. J’en profite pour remercier le Ministère des sports à travers le ministre Benoît Dato, le Directeur de l’OBSSU, tout l’ensemble des collègues, du Ministère et du Gouvernement qui nous donnent la possibilité de continuer, de préparer ces jeunes scolaires à rêver gros et à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Merci à tous.
Propos recueillis par Michèl GUEDENON