« Moi, je pense que l’instabilité de la performance de l’équipe nationale de football se justifie par le fait que nous avons déjà longtemps évolué sans prendre réellement en compte les éventualités de cette discipline sportive. Avant d’espérer mieux dans un secteur ou domaine, il faut travailler pour. La navigation à vue a fait longtemps bouger les lignes mais les bonnes choses semblent prendre désormais corps. Toutefois, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Il ne suffira pas d’avoir un sélectionneur expérimenté pour crier victoire… C’est un grand pas, je suis d’accord mais voyons encore la chose par le petit bout de la lorgnette. Il faut davantage travailler sur le collectif. Lorsqu’on joue pour un pays, ce sont les couleurs nationales qui sont défendues et non l’exploit personnel. L’individualité est à écarter à tous points de vue. Aussi, tous les compartiments de jeu (défense, milieu, attaque) ne sont pas encore au top au niveau de la sélection. Et ,il est important de rendre hommage au Gouvernement actuel qui, de plus en plus milite pour la formation à la base. Cela est très utile car il favorise la transition moins douloureuse pour les futures générations. Si vous faites bien attention, vous allez remarquer que la plupart de nos joueurs n’atteignent pas le haut niveau. Un exemple à l’étranger. Victor OSIMHEN même blessé dans un match , est un danger pour l’équipe adverse. C’est la classe. Le nigérian par exemple s’impose progressivement sur le plan international. Le football aujourd’hui, c’est ça ; c’est tout sauf l’amateurisme. Rien qu’à voir les clubs étrangers dans lesquels jouent la plupart de nos ambassadeurs, il faudra être plus exigeant dans les choix pour pousser ceux qui rêvent de défendre un jour les couleurs nationales de faire l’effort de briser les barrières. C’est possible et avec la volonté politique actuelle, je pense qu’un jour, des joueurs béninois pourront se retrouver dans de très grands clubs. C’est une question d’expérience et de notoriété qui inquiète l’adversaire lorsqu’il vous affronte sur l’aire de jeu. Quand c’est comme ça, les résultats s’enchainent. Donc, toutes les conditions ne sont pas encore remplies. Pour exemple, Stéphane SESSEGNON était craint il y a quelques années sur le terrain. Est-ce qu’on est arrivé à savoir le pourquoi c’était ainsi ? La victoire est d’abord psychologique. Si vous gagnez sur ce plan, la bataille n’est plus trop compliquée. Il faudra poser le bon diagnostic pour espérer mieux. La volonté est un coursier qui n’arrête les obstacles. Que nos joueurs se mettent réellement au travail, qu’ils s’affichent dans les clubs de renom, se battent pour avoir de temps de jeu raisonnable, pour décrocher de place au sein de la sélection nationale en vue de faire peur. Sans le haut niveau avec un temps de jeu acceptable, les performances seront en dents de cie. Or, le Bénin n’est plus à ce stade. Il évolue et il faut le prouver au travers de ses performances sportives. Nous pouvons seulement perdre espoir lorsque nous refusons de voir les possibilités. Mais, ayons foi car l’avenir est prometteur. Installons la réelle concurrence au sein de l’effectif et nous noterons sans aucun doute une amélioration stricte. Aucune équipe de football n’est facile à jouer et nous devons savoir que la différence, c’est nous-mêmes. Tout se joue bien avant le derby et non sur la pelouse. »
Sidoine AHONONGA, journaliste sportif : «Il faudra poser le bon diagnostic pour espérer mieux»
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