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Exigence du permis de conduire pour les engins à deux roues : «C’est ce qu’il faut pour réduire les accidents», Romulus Dangbenon

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Face à la recrudescence des accidents de circulation impliquant les véhicules à deux roues, souvent causés par l’imprudence au guidon des jeunes et des conducteurs de taxi-motos, certains spécialistes des questions routières proposent des solutions, notamment l’obligation pour tous motocyclistes de détenir un permis de conduire. Dans cet entretien, Romulus Dangbenon, moniteur certifié d’auto-école et promoteur de l’auto-école Adonaï, nous en parle davantage.

Quelles sont, selon vous, les causes des accidents de circulation impliquant les véhicules à deux roues ?

La principale cause des accidents de circulation impliquant les véhicules à deux roues aujourd’hui, c’est le non-respect des règles et du code de la route. Les jeunes et les conducteurs de taxi-motos communément appelés « zémidjan » sont souvent pointés du doigt. Cela, simplement parce que les jeunes sont plus nombreux en circulation et les conducteurs de taxi-motos, eux, passent beaucoup plus de temps dans la circulation. Et ils sont souvent beaucoup plus exposés au risque des accidents de la circulation. Mais le problème ne se résume pas à leur niveau. Ça concerne tout le monde, tous les conducteurs d’engins à deux roues. Chez nous ici, lorsqu’un individu naît et grandit, c’est à la maison qu’il apprend à conduire. Il ne passe pas par un centre de formation. Il apprend à conduire à la maison et déjà dès qu’il sait comment s’asseoir sur une moto, dès qu’il sait comment déplacer une moto directement, il entre en circulation. C’est le principal problème.

Pourquoi l’obligation du permis de conduire pour les motos peine-t-elle à être appliquée ?

Simplement parce que nous avons déjà cette conception-là d’apprendre à conduire à la maison, de rentrer en circulation et de circuler du fait qu’on a le droit de circuler comme tout le monde. Nous avons vu nos aînés faire et nous-mêmes nous faisons. Nos enfants aussi nous voient procéder de cette manière et ils le feront également. Il faut d’abord changer cette mentalité-là et obliger les jeunes, les conducteurs, tout le monde à passer par un centre de formation. Il faut disposer d’un permis de conduire concernant la catégorie d’engin que l’on roule avant de pouvoir circuler. Au Bénin ici, il faut comprendre que lorsque les Forces de l’ordre ne sont pas derrière nous, nous ne nous mettons presque jamais en règle. Donc, je pense que lorsqu’on va obliger les conducteurs d’engins à deux roues à passer dans un centre de formation, à se faire former selon les règles de circulation, sur le code de la route, beaucoup de choses changeront sur nos routes. Et je tiens à remercier les autorités, notamment l’Agence nationale pour l’aménagement du territoire (Anat) et le Centre national de sécurité routière (Cnsr) pour leurs efforts dans le but de garantir la sécurité à tous les usagers de nos routes. Je demande vraiment qu’on réfléchisse sur ce qu’on pourra faire pour amener tous ces conducteurs-là vers les centres de formation pour se faire former. Puisque la loi existe depuis longtemps. Avant de conduire une catégorie d’engins, il faut forcément détenir son permis. Donc, si vous avez une moto, vous devez être en règle. Une moto doit avoir forcément une assurance, un contrôle technique et le conducteur doit avoir le permis de conduire concernant la catégorie surtout. C’est ce qu’on pourra faire pour pouvoir réduire considérablement les accidents sur nos routes.

Que proposez-vous pour plus de sécurité ?

Concernant les conducteurs de véhicules à deux roues, il faut d’abord une sensibilisation. Il faut nécessairement faire comprendre aux conducteurs qu’il est vraiment important d’avoir son permis de conduire pour motos avant d’aller en circulation. Là, lorsqu’ils voudront chercher à obtenir ce permis de conduire, forcément ils devront passer par un centre de formation. C’est ce que prévoient les tests. Dans un centre de formation, vous allez forcément vous faire former sur les règles de la circulation et le code de la route. Vous allez par la suite passer des tests et avoir votre permis de conduire. Il faut une sensibilisation, une vulgarisation et, pour finir, une répression.  Actuellement les gens viennent dans mon centre de formation où je leur parle du permis pour motos. Ils sont souvent surpris, ils ne voilent pas leur étonnement. Même les tests l’ont prévu. Pour conduire une catégorie de véhicules donnée, il faut avoir son permis de conduire.

Malgré l’exigence du permis de conduire pour les véhicules à quatre roues, l’on note quand même des accidents provoqués par eux. Les causes d’une mauvaise formation ou autres raisons ?

Si nous prenons les cas de véhicules à 4 roues pour lesquelles le permis est prioritaire, ce n’est pas qu’elles non plus ne font pas des accidents. Mais il y a plusieurs facteurs en jeu. D’abord nous avons l’incivisme de certains conducteurs. Nous avons également les accidents liés à l’état de nos routes. Mais à ce niveau, on peut remarquer que le Gouvernement fait de son mieux pour améliorer la qualité et l’état de nos routes. Et nous avons les facteurs liés aux véhicules en question. Parce qu’il y a des véhicules qui sont en mauvais état pourtant les conducteurs les mettent sur nos voies publiques. Tout cela est susceptible de causer des accidents. Mais on peut constater que ceux-là qui ont réellement obtenu leur permis de conduire, et qui ne figurent pas dans ces facteurs mentionnés, tombent rarement dans ces cas d’accident. D’un autre côté, il y a les nouvelles dispositions mises en place par l’ANAT pour amener les auto-écoles à bien former les conducteurs de véhicules à quatre roues avant de les présenter à la demande du permis de conduire.

Si des efforts pareils pouvaient se faire du côté des conducteurs d’engins à deux roues, je pense que ça va vraiment faire disparaître la peur sur nos routes.

Propos recueillis par Michèl GUEDENON

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