A l’approche des examens de fin d’année, l’atmosphère est chargée d’émotions et de tensions dans de nombreuses familles. Stress, révisons, organisation, santé… Pour les candidats, cette période cruciale représente un véritable défi. Il en est de même pour leurs parents. Quel rôle ces derniers jouent justement à cette étape de la vie scolaire de leurs enfants ? Un parent et un enseignant nous édifient

Alexia Lumière-Christina ADJOU-MOUMOUNI
« C’est une période chargée d’émotion », confie un parent dont l’enfant se prépare à passer le Certificat d’Etudes Primaires dans quelques semaines. Lui et son épouse ont instauré une routine stricte de révisions, avec des séances le matin et en fin d’après-midi, alliant dictée, mathématique et éveil scientifique. Mais la tâche n’est pas toujours aisée, reconnaît-il : « il a tendance à se laisser distraire par son petit frère, donc nous avons dû mettre en place un suivi rigoureux »
Au-delà de l’organisation, ce parent insiste aussi sur l’importance de la motivation : « Nous l’encourageons et valorisons ses efforts, car il faut qu’il sente que nous sommes avec lui dans ce combat ». Cette présence rassurante fait la différence, car le stress peut vite s’immiscer dans le quotidien des élèves.
Ce stress, est en effet un facteur incontournable, mais aussi redoutable. « Il engendre peur, doute et paralyse l’esprit. Le risque est que l’enfant perde toute capacité à apprendre efficacement », fait savoir Coffi Juste HESSA, enseignant de Français. Pour limiter cet impact négatif, un accompagnement psychologique visant à maintenir confiance et maitrise de soi est primordial. L’enseignant insiste sur le rôle central des parents, en citant Jacques Blanchard qui parle de « lumière et guidance » pour leurs enfants.
Pour Coffi Juste HESSA, il est essentiel de transformer l’apprentissage en un jeu, où l’enfant peut gagner ou perdre, mais apprend toujours. Cela permet de réduire l’anxiété en dédramatisant l’échec, qui devient une étape constructive plutôt qu’une fatalité. L’éducateur met aussi en garde contre la pression familiale excessive. « Les attentes sont légitimes, mais le rythme naturel de l’enfant doit être respecté. La pression et les jugements peuvent provoquer un blocage psychologique, voire la peur de l’échec ou la dépression », prévient-il.
Enfin, concernant l’encouragement, M. HESSA souligne la nécessité d’adapter la méthode à chaque enfant. La comparaison peut être stimulante pour certains, mais démotivante pour d’autres. L’essentiel est de montrer une confiance inconditionnelle et de valoriser les efforts, quelles que soient les notes, parfois même en utilisant des promesses symboliques pour remotiver les plus jeunes.
Mais l’encadrement ne se limite pas aux seules heures d’étude. L’alimentation, le sommeil et le bien-être physique sont également au cœur des préoccupations parentales. Casimir, parent de candidat, raconte la dure expérience avec son garçon : « Il n’aime pas les fruits, alors nous les intégrons dans les jus naturels ou les plats qu’il apprécie. Nous veillons aussi à ce qu’il boive assez d’eau ». Le respect du rythme naturel de l’enfant, avec des heures de coucher raisonnables, contribue aussi à préserver son énergie.
Cette alliance subtile entre rigueur et bienveillance, entre exigence et soutien, est donc la clé d’un accompagnement parental efficace, de l’avis de nos interlocuteurs. Ils concluent qu’en offrant un cadre structurant mais doux, les parents deviennent véritablement les premiers partenaires de la réussite de leurs enfants face aux examens.