Fidégnon HOUEDOHOUN
Le mois de mai constitue le dernier virage pour enseignants et apprenants en l’occurrence les candidats aux divers examens de fin d’année. Terminer les programmes de l’année scolaire à travers les séances de rattrapage en plus des heures de cours, faire le maximum d’exercices lors des Travaux dirigés (TD) et bien d’autres, constituent la pression du moment aussi bien pour les enseignants, les répétiteurs que pour les apprenants. Le constat sur le terrain ce vendredi 16 mai dans les villes de Cotonou et Calavi révèle une véritable cause contre la montre. C’est par exemple le cas de Noé, batteur de sa chorale, qui n’est point régulier comme cela se doit. Une excuse qui semble justifiée et bien comprise par les responsables et les autres membres de la chorale. Lui-même donne les réels motifs de son absence aux répétitions et aux animations à l’église. « C’est vrai que ce n’est pas à la veille des examens qu’il faut plus apprendre mais c’est une réalité de constater que la pression est de plus en plus imposante. D’abord à l’école, les cours des derniers moments avec les professeurs qui doivent revisiter certains chapitres avec les élèves, y compris les séances de rattrapage avec ceux qui tiennent à terminer le programme à leur niveau, deviennent importants. La même pression est notée avec les répétiteurs aux séances de TD où on veut parcourir le bon nombre possible d’exercices ou d’épreuves. En plus de tout cela, il faut réviser au fur et à mesure les notions des cahiers. A cause de cela, j’ai dû demander la permission de l’autre côté. Puisque c’est juste pour un temps », signale-t-il. A l’instar de Noé, de nombreux apprenants font part de la pression qui caractérise ces derniers temps à leur niveau avant les examens de fin d’année. « On ne se sent pas totalement prêts. Il faut réviser les leçons, même celles des premiers chapitres dès le début de la rentrée des classes, il faut participer aux TD pour plus de compréhension puis il faut aussi aller au cours des derniers moments. Tout cela fait qu’on n’a plus de temps. Je ne dors plus correctement », fait savoir Euphrasie, élève en classe de 3ème.
Enseignants et répétiteurs sous la même pression
La pression des cours et des révisions la veille des examens de fin d’année ne s’observe pas que chez les apprenants. Les enseignants, y compris les répétiteurs, en subissent également. Xavier, enseignant des mathématiques, semble très occupé ces temps-ci. C’est d’ailleurs ce qui justifie son absence au siège de son Ong où sa fille aînée le remplace temporairement. « C’est vraiment difficile de trouver papa lui-même en ces temps-ci. Sauf en cas d’une sérieuse urgence. Vous savez qu’il est enseignant. Il est surchargé par les cours, les TD et autres préparatifs des examens. Quand il sort tôt le matin, ce n’est que tardivement le soir que vous pouvez le voir tout fatigué. Il est vraiment sous pression et ce n’est qu’après les examens qu’il peut être un peu dégagé », indique Chimène, étudiante et fille ainée de Xavier. Joint au téléphone, il n’est pas possible d’avoir sa disponibilité à l’instant. « S’il vous plaît, je suis en pleine séance avec mes élèves. Je vais vous revenir. Sinon, vous pouvez voir ma fille si cela ne peut pas attendre. Elle me fera le point », signale Xavier expressément à l’autre bout de la ligne téléphonique. Dans le même sens abonde un responsable d’établissement en indiquant que la pression est plus perceptible et stressante chez les enseignants que chez les apprenants. « C’est la réussite du fort taux de candidats à l’examen, pour ne pas dire un taux de 100%, qui est l’enjeu. Je peux dire que la pression subie par nos élèves provient de celle qui commence déjà avec les enseignants sans oublier le personnel de l’administration. Le fort taux de réussite fait de nos établissements des écoles de référence pour la rentrée des classes à venir. Et vous n’êtes pas sans savoir que depuis l’avènement de l’actuel pouvoir, des directeurs d’établissement du public perdent leur poste pour défaut de résultats. En plus de cela, c’est une joie pour tout parent d’élève d’avoir son enfant réussi à la fin. Donc, il y a de quoi subir cette pression constatée lors des préparatifs des examens de fin d’année », fait remarquer de directeur d’un collège privé de la place. En attendant la tenue des examens, enseignants et apprenants sont conscients de la pression du moment. C’est pour une cause noble. Les meilleurs résultats après les examens sont visés.
