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Examens nationaux 2025 au Bénin : point des préparatifs, les grandes innovations

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Patrice SOKEGBE

Alors que le mois de juin approche à grands pas, le Bénin s’apprête à vivre l’un des temps forts de son calendrier scolaire. Il s’agit des examens nationaux. Du Certificat d’Études Primaires (CEP) au Baccalauréat (BAC), en passant par le BEPC, le CAP et le DTI, ce sont plusieurs centaines de milliers de candidats qui se préparent à affronter ces épreuves décisives. Cette année encore, l’organisation de ces examens s’inscrit dans une dynamique de rigueur et d’innovation, portée par une volonté du gouvernement d’améliorer durablement le système éducatif national.

Comme prévu, le CEP se tiendra du 2 au 5 juin, suivi du BEPC du 10 au 12 juin, puis du BAC du 16 au 19 juin. « Tous les dispositifs sont en place pour garantir la crédibilité des examens. Nos équipes travaillent à plein régime pour finaliser les derniers ajustements logistiques », assure Nadine Ahouangbè, Directrice départementale des enseignements secondaire et technique de l’Ouémé. Du côté des candidats, l’ambiance est studieuse. Dans les collèges comme dans les écoles primaires, les révisions vont bon train. « J’ai beaucoup travaillé cette année, surtout en mathématiques et en PCT. Ce sont les matières qui me font un peu peur », confie Darius, 16 ans, élève en classe de 3e au Ceg Le Nokoué. Sa camarade Grâce, elle, vise le BAC. « Je veux intégrer une école d’agronomie. Mes parents comptent sur moi, alors je me donne à fond », dit-elle.

Une réforme pédagogique qui porte ses fruits

Les chiffres de participation attendus ne sont pas encore officiels, dans les coulisses, environ 139 000 candidats composent au BEPC cette année, selon le ministère. Les données pour le CEP et le BAC devraient confirmer la tendance des années précédentes, où l’on comptait plus de 256 000 candidats au primaire et plus de 75 000 au niveau du baccalauréat. Mais au-delà des chiffres, c’est l’approche pédagogique qui a profondément évolué. Depuis 2024, l’épreuve de Physique-Chimie-Technologie (PCT) est obligatoire pour tous les candidats au BEPC, mettant fin aux anciennes filières « Moderne court » et « Moderne long ». Une réforme saluée dans les milieux éducatifs. « Il s’agit de donner à tous les élèves les mêmes chances, tout en les préparant mieux aux réalités scientifiques du monde actuel », explique Joseph Atindéhou, inspecteur pédagogique dans le département de l’Atlantique. Les résultats ont suivi : en 2024, le taux de réussite au BEPC a atteint 73,74 %, soit une progression significative. Au CEP aussi, les innovations ont porté leurs fruits. Le taux de réussite a grimpé à près de 90 %, grâce notamment à une distribution nationale de cahiers d’annales. « Ces documents ont permis aux enfants de se familiariser avec les sujets. On a vu la différence pendant les évaluations », témoigne Émilie, institutrice dans une école publique Godomey. Le BAC, quant à lui, reste l’examen le plus redouté. En 2024, les résultats ont connu une légère baisse avec un taux de réussite de 56,93 %. Une évolution que les autorités attribuent à une correction plus exigeante. « Il ne s’agit pas de faire plaisir aux élèves, mais de maintenir un niveau sérieux. C’est une exigence de qualité », souligne le professeur Marcellin Zounon, correcteur au BAC depuis plus de dix ans.

Numérisation, logistique: les piliers de la session 2025

L’autre grande mutation du système béninois tient à la digitalisation progressive de ses outils de gestion. La plateforme EducMaster est désormais au cœur du dispositif. De l’inscriptions en ligne à la consultation rapide des résultats en passant par les convocations dématérialisées, le système devient plus huilé. « C’est un vrai gain de temps. Avant, on faisait des files interminables. Aujourd’hui, tout est plus simple », affirme Angélique, mère de deux élèves candidats. Mais la réussite d’une session nationale ne repose pas que sur la technologie. Sur le terrain, les équipes pédagogiques, administratives et sécuritaires sont mobilisées. Les centres d’examen ont été inspectés, les sujets imprimés sous surveillance, les surveillants formés. « Nous avons reçu des consignes très strictes sur la discipline et le respect de l’éthique. Il n’y aura aucune tolérance pour la fraude », prévient un superviseur.
Les examens techniques comme le CAP et le DTI ne sont pas du reste. Des efforts sont faits pour mieux équiper les centres et adapter les épreuves aux besoins du marché. « On veut que nos jeunes sortent avec des compétences utiles, immédiatement exploitables », indique Ghislain Gogan, formateur. Pour les élèves en formation professionnelle, l’examen n’est pas une simple validation scolaire, mais un tremplin vers l’emploi. En milieu rural, les défis sont plus grands, mais les attentes aussi. « Ma fille est la première de la famille à aller jusqu’au BAC. Elle a étudié sans électricité parfois, mais elle est courageuse », raconte Thierry, parent d’élève.

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