Le débat citoyen prend des allures de guerre patriotique. Avec des professions de foi alambiquées qui s’opposent sur fond de railleries. Par réfutation des mérites que s’attribuent les uns par rapport aux autres. Et de démontrer qui est le plus grand assassin de la démocratie; qui a le plus œuvré à ruiner l’économie, l’honneur et la réputation du pays; d’indexer lequel des dirigeants a travaillé contre les intérêts des citoyens. À montrer qui, en définitive, mérite d’être chassé de ce pays afin qu’il ait une chance d’être gouverné par les plus éclairés des Béninois. Sauf que, en développant les arguments pour et les critères contre, les débatteurs s’abstiennent tous d’avancer le moindre nom d’un probable successeur de Patrice Talon. Un “dur” qui prendrait le risque de braver les consignes pour…arracher le pouvoir. Comme devrait le faire tout vrai “garçon”. Alors à défaut de gladiateurs dans l’arène, à quoi servent ces passes d’armes sur les réseaux sociaux? Quelle est l’utilité de se crêper les chignons pour exiger, sans concession, la continuité ou une alternance au pouvoir, lorsque nul leader politique n’a le cran de s’assumer courageusement?
Anicet