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Légende Beatz au sujet du métier de beat-making : « Je vis pleinement de ça depuis plus de 10 ans »

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Légende Beatz, de son vrai nom Légende FATON, est un beatmaker talentueux dont les productions font parler d’elles. Coach des artistes Djècomon, Bricette et Tonanze, il nous ouvre les portes de l’univers du beat-making à travers une interview.

Pouvez-vous nous raconter comment vous avez découvert le beatmaking et ce qui vous a poussé à en faire votre métier ?

Le beat-making, je l’ai découvert par ma passion pour la musique, parce qu’à la base je suis chanteur. C’était dans l’objectif de pouvoir produire mes propres morceaux que j’ai décidé de me lancer dans le beat-making. Je suis allé sur Internet pour faire des recherches. J’ai commencé en suivant des tutoriels. Je ne suis pas allé vers une personne. J’ai juste commencé en visionnant des tutos sur YouTube, en lisant des documents sur Google.

Quelles sont, selon vous, les compétences essentielles pour être un bon beatmaker aujourd’hui ?

Le beat-making, c’est l’art de composer de la musique avec l’ordinateur. On appelle ça souvent la MAO, c’est-à-dire Musique Assistée par Ordinateur. Beaucoup le font par ce système. À la base, c’était le live. On le faisait en live. Pour faire un beat, il fallait avoir un guitariste, un bassiste, un percussionniste, un pianiste… Mais aujourd’hui, avec le beat-making, tu peux tout composer avec ton ordinateur, si tu maîtrises.

Quels outils, logiciels ou instruments utilisez-vous au quotidien pour produire vos sons ?

Il faut des logiciels pour réaliser ce qu’on fait. Pour les beat-makers, il y a FL Studio, Cubase… Il y a plein de logiciels pour composer des beats.

Comment se déroule généralement votre processus de création, du début d’un beat jusqu’à sa finalisation ?

C’est compliqué à expliquer, mais il faut d’abord composer l’accord, c’est-à-dire les notes de piano. Ensuite, composer la caisse, c’est-à-dire tout ce qui va avec la batterie. Puis ajouter la guitare solo, la guitare basse… comme dans le live en fait, mais tout se fait à l’ordinateur.

Le métier nourrit-il son homme ?

Dans tous les domaines, il y a toujours des gens qui s’en sortent et d’autres qui n’y arrivent pas. Ça dépend de comment tu t’y prends et de ta détermination. Moi, je vis pleinement de ça depuis plus de 10 ans. Je ne fais rien d’autre à part ça. Donc je peux dire que ça nourrit son homme. Mais c’est quand tu es vraiment persévérant et que tu te bats. Il ne faut pas penser qu’en venant faire un ou deux trucs, tu vas t’en sortir. C’est vraiment la persévérance. C’est pour ça que je disais que dans tous les métiers, c’est pareil. Il faut de la persévérance pour réussir.

Quels sont les principaux défis auxquels vous faites face en tant que beatmaker indépendant ou professionnel ?

Les difficultés dans notre métier sont souvent d’ordre financier. Pourquoi ? Parce que pour offrir des services de qualité, il faut avoir les moyens de s’acheter du bon matériel, et c’est vraiment compliqué. Pour les avoir, il faut souvent commander depuis l’extérieur, et ce n’est pas facile. Quand on trouve un peu d’argent, on pense à se réaliser, et c’est difficile d’investir dans ce sens.

La deuxième difficulté, c’est par rapport aux artistes. On rencontre parfois des gens qui n’ont pas vraiment le talent, mais on essaie de faire avec. En studio, quand tu tombes sur un artiste sans talent, tu as du mal à travailler, tu as du mal à le coacher.

Quel a été votre plus beau projet ou collaboration jusqu’à présent, et pourquoi vous a-t-il marqué ?

Parlant de mes réalisations, j’ai un centre de formation qui existe depuis deux ans. C’est là pour former les beat-makers et ingénieurs du son. Mais généralement, ce qu’on constate, c’est que sur 100 %, c’est à peine 30 % qui vont jusqu’au bout. Parce que certains viennent en pensant que ce sera facile. Mais quand ils arrivent, ils se rendent compte que ce n’est pas aussi simple. Ça l’est pour ceux qui ont le don, ceux qui ont la vocation. Mais pour ceux qui n’ont pas ça, c’est vraiment compliqué. Je le dis toujours : le beat-making, c’est une question de don. Ce n’est pas un truc qu’on force. Quand tu l’as dans le sang, dès qu’on te montre un peu, tu comprends et tu fais. Donc j’ai ce centre de formation où je donne aussi des cours de musique, de piano, et tout ça…

Quels conseils donneriez-vous à un jeune passionné qui souhaite se lancer dans le beatmaking ?

Comme je l’ai dit, c’est une histoire de don. Si tu veux te lancer, il faut que tu sentes quelque chose en toi qui te pousse vers ça. Mais si c’est juste parce que tu vois les gens faire que tu veux essayer, c’est compliqué. Il y a des gens qui n’ont pas le don mais qui viennent quand même apprendre. Ils essayent, ils étudient, mais c’est souvent difficile. C’est plus facile pour celui qui a déjà une base. Mais ceux qui n’ont rien comme base et qui viennent juste parce qu’ils ont vu les autres faire, pour eux, c’est très dur. Donc à ceux qui veulent faire ce métier, je leur demande de faire d’abord un examen de conscience, de voir si vraiment c’est un truc qui est en eux, s’ils ont ça dans le sang. Si c’est juste parce que les autres le font qu’ils veulent le faire, ce n’est pas la peine, parce que ce sera trop difficile.

 Avez-vous un style ou une signature sonore particulière qui vous distingue dans vos productions ?

Une touche personnelle, une signature, je pense que chacun en a une, et ce sont les mélomanes qui peuvent mieux en parler. Moi, je suis très mélodieux. J’aime les trucs mélodieux. J’aime faire un mélange du tradi et du moderne. J’aime toujours mettre une percussion qui ramène à la tradition. Le reste, je pense que c’est ceux qui nous écoutent qui peuvent juger.

Votre mot de la  fin

Je vous remercie pour l’interview. Je voudrais dire à tous ceux qui souhaitent faire de la musique que si c’est vraiment ce que vous avez envie de faire, alors foncez, parce que c’est un monde rempli de passion et de belles choses. N’hésitez pas à y aller, mais sachez que la persévérance est la clé pour réussir.

Meuris Véran DANSOU (Stag) 

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