Aujourd’hui, grâce à de nombreuses réformes, les jeunes entreprises bénéficient d’un cadre propice pour leur émergence et développement ; ce, malgré la persistance de certaines difficultés. Nous abordons le sujet avec l’expertise Cédric Ouédraogo, consultant Système informatique et Réseaux. Il propose des solutions susceptibles d’aider à relever les défis.

Michèl GUEDENON
Grâce aux nouvelles réglementations gouvernementales, les startups technologiques disposent des conditions attrayantes pour les investisseurs étrangers. Il s’agit, entre autres stratégies, de « la digitalisation et la modernisation des services publics, la simplification des procédures administratives, l’amélioration de l’accès à Internet à travers la couverture nationale en fibre optique, la mise en place de fonds publics spécifiques pour les startups et l’encouragement fiscal pour les investisseurs locaux et internationaux ». Avec ces nouvelles réformes pour assurer la cybersécurité et la protection des données, le pays attire de plus en plus d’organisations et d’investisseurs internationaux. De même, certaines structures favorisent l’incubation et l’accélération des jeunes entreprises. Au nombre des plus influentes, l’on peut, entre autres, citer: Sèmè City (accompagnement des entrepreneurs dans leurs projets innovants), EtriLabs (pour un soutien technique et des programmes de formation aux startups) et Blolab ( pour la fabrication numérique et l’innovation locale). De surcroît, l’agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme) œuvre pour le renforcement de capacités et l’insertion des étudiants particulièrement, à travers le financement et le suivi de leurs jeunes entreprises. Ainsi, avec des programmes d’accompagnement des petites et moyennes entreprises PME, l’Adpme sélectionne un nombre d’étudiants bénéficiaires en fonction du contenu de leurs projets. L’appel à candidature pour bénéficier desdits programmes est lancé périodiquement et cible toutes les universités du pays. En garantissant les financements initiaux, le suivi et le réseautage, ces structures favorisent efficacement l’émergence des différents startups.
Mais des défis persistent…
A en croire Cédric Ouédraogo, consultant Système informatique et Réseaux, plusieurs facteurs constituent une entrave pour le développement des jeunes entreprises technologiques bien qu’elles attirent des investisseurs étrangers. «Beaucoup de jeunes entreprises ont des difficultés à lever des fonds pour financer leur croissance, en raison d’un écosystème d’investissement encore embryonnaire», fait-il savoir, relevant une insuffisance de l’aide financière accordée aux startups pour leur envol. A ses dires, les différents programmes de subventions faites par certaines structures ou grandes entreprises aux startups ne leur permettent de couvrir que des besoins élémentaires. Cette situation complique les processus d’accélération du statut des petites entreprises. Outre cela, l’accès aux infrastructures numériques reste un sérieux handicap pour certains startups. En effet, malgré les avancées réalisées dans ce secteur, certaines zones rurales font encore face à des problèmes d’électricité et d’accès limité à Internet. Le manque de talents spécialisés dans les services techniques avancés, la complexité des réglementations et le cadre juridique représentent aussi des obstacles pour la percée des jeunes entreprises, bien que de nombreuses initiatives de développement aient été prises pour apporter des solutions adaptées aux maux dont souffrent les jeunes entreprises. Outre cet aspect, force est de constater que les ateliers de renforcement de capacités organisés au profit des startups ne se déroulent que sur une courte durée, souvent sur quelques jours. Mais, un tel état des choses peut être revu et changé, surtout avec la volonté des autorités locales de faire du secteur technologique un vecteur de développement.
Des pistes de solutions à explorer
Les startups technologiques bénéficient d’un espace favorable à leur émergence et développement. La présence des organisations et investisseurs internationaux aux côtés de ceux locaux constitue un avantage majeur parmi tant d’autres. Toutefois, davantage d’actions pourraient réduire considérablement les risques et difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs du secteur technologique en général et ceux des startups en particulier. Pour ce faire, les partenaires internationaux pourraient apporter non seulement des projets d’investissement mais aussi, et surtout, du savoir-faire. En mettant en place une politique de transfert de technologie, les partenaires internationaux impacteraient mieux, et positivement, le parcours des startups. «La collaboration entre les différents acteurs est un levier stratégique. Les universités pourraient fournir des talents formés et soutenir la recherche, tandis que les entreprises établies pourraient offrir des opportunités de marché et des ressources », suggère Cédric Ouédraogo. Depuis plusieurs années, les partenariats entre les structures d’accompagnement et les universités locales, publiques et privées, permettent d’insérer des talents à travers divers programmes. Mais les critères pour bénéficier de ces programmes ne touchent pas un grand nombre d’étudiants. A ce niveau, la prise en compte de certains détails permettrait d’avoir un nombre important de jeunes étudiants pour soutenir la recherche.
Somme toute, la réglementation du gouvernement et les nombreuses initiatives d’aide aux Pme sont quelques-uns des avantages dont disposent les startups pour leur évolution. Toutefois, la mise en œuvre d’une politique de transfert de la technologie et l’augmentation de la durée des ateliers de formation contribueraient plus à l’émergence et au développement des jeunes entreprises.