Joe Biden a accordé une grâce «totale et inconditionnelle» à son fils Hunter Biden, dimanche, alors que ce dernier devait être condamné dans deux affaires criminelles dans les prochaines semaines. On vous résume la saga en cinq points.
L’affaire de l’arme à feu
Au mois de juin, Hunter Biden est devenu le premier enfant d’un président américain en fonction à être condamné au criminel. Un jury l’a reconnu coupable de deux chefs d’accusation pour avoir fait de fausses déclarations sur sa consommation de drogue lors de l’achat d’une arme à feu, ainsi que d’un chef d’accusation pour possession illégale d’une arme à feu par un consommateur de drogue ou un toxicomane. Lors du procès, plusieurs témoins, dont deux de ses ex-conjointes, ont révélé qu’Hunter Biden avait de graves problèmes de consommation de crack et d’alcool lorsqu’il s’est procuré un révolver de marque Colt, au mois d’octobre 2018. Il a donc menti sur le formulaire légal qu’il devait remplir pour pouvoir se procurer l’arme. Sa conjointe de l’époque a avoué avoir jeté le fusil dans une poubelle à l’extérieur d’une épicerie 11 jours plus tard, parce qu’elle était «paniquée».
Plus de 1,4 million de dollars en impôts impayés
En septembre dernier, Hunter Biden a aussi plaidé coupable dans une affaire de fraude fiscale devant un tribunal de Los Angeles. Il aurait notamment évité de payer 1,4 million de dollars en impôt entre 2016 et 2019.
Une peine de prison pouvant atteindre 25 ans
Hunter Biden devait connaître ses deux sentences avant Noël. Il risquait jusqu’à 25 ans de prison dans l’affaire des armes à feu et 17 ans dans l’affaire fiscale. Des experts ont toutefois indiqué au New York Times qu’il était probable que ses peines soient purgées simultanément, ce qui aurait considérablement réduit le temps de détention de Biden.
Une «grâce totale et inconditionnelle»
La Constitution américaine stipule que le président a le «pouvoir d’accorder des remises de peine et des grâces pour les infractions commises contre les États-Unis». Habituellement, le président précise les accusations ou les crimes visés par son pardon. La grâce accordée par Joe Biden à son fils vise toutefois toutes les infractions commises par son fils, en plus de celles qu’il «pourrait avoir commises ou auxquelles il a participé entre le 1er janvier 2014 et le 1er décembre 2024». Le président protège ainsi son fils pour les crimes fédéraux qu’il aurait pu commettre au cours des dix dernières années. La décision intervient alors que Donald Trump a répété à de nombreuses reprises qu’il comptait se servir de son deuxième mandat pour enquêter sur les membres de la famille Biden et les poursuivre en justice. Les conservateurs croient qu’Hunter Biden pourrait être accusé de corruption, de lobbying illégal ou d’autres délits découlant de ses activités commerciales à l’étranger et de ses problèmes de toxicomanie. L’ancien président Richard Nixon, gracié par Gérald Ford en 1974, est la seule personne à avoir obtenu une grâce présidentielle d’une telle ampleur depuis des décennies, ont déclaré des experts au média Politico.
Une décision controversée
Pendant son mandat, Joe Biden a souvent affirmé qu’il ne comptait pas utiliser son pouvoir dans les affaires concernant son fils. La décision de le gracier a été qualifiée «d’hypocrite» et a été critiquée par plusieurs politiciens. Des démocrates ont dit craindre qu’elle n’entache sa présidence, ainsi que la réputation du parti. Ils estiment aussi que leurs rivaux pourraient se servir de ce précédent pour utiliser le pouvoir de grâce à des fins partisanes. Donald Trump a quant à lui affirmé qu’il s’agissait d’un abus des pouvoirs présidentiels, tout comme plusieurs républicains. Il a aussi profité de l’occasion pour demander si Joe Biden prévoyait d’accorder sa grâce aux personnes poursuivies pour l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. L’attaque visait à empêcher la certification des résultats de l’élection de 2020. Elle a fait cinq morts et a été qualifiée de «point culminant d’une tentative de coup d’État» orchestrée par le républicain, selon les conclusions de l’enquête menée par le comité chargé de faire la lumière sur événements.
– Avec les informations du New-York Times, Washington Post, NPR et Politico