A l’instar de la communauté internationale, le Bénin a célébré hier, dimanche 01 décembre 2024, la journée mondiale de lutte contre le VIH Sida. Occasion pour les autorités béninoises et les partenaires techniques et financiers de faire le bilan du chemin parcouru, des défis relevés et surtout de faire des projections sur les combats futurs à mener pour le bien-être des personnes vivants avec le VIH Sida et pour le respect de leurs droits. Ayant pour thème «Suivons le chemin des drois», cette journée a officiellement été célébrée au palais des congrès en présence de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre ce mal. Pour alain Orounla, préfet du département du Littoral, cette journée est un moment privilégié pour réfléchir, célébrer les avancées et renouveler l’engagement collectif dans la lutte contre le VIH SIDA. Occasion pour Amnatou Sar, coordonnatrice du système des Nations-Unies de rappeler quelques statistiques et les défis à relever en faveurs des personnes vivants avec le VIH Sida. “En 2023, 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH, dont 1,3 million de nouvelles infections. 631 décès dus au sida ont été enregistrés. Depuis le début de la pandémie, 85,6 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 44 millions sont décédés du sida, soit près de 10 millions par décennie. Malgré ces chiffres alarmants, des avancées spectaculaires ont été réalisées ces dernières années dans la lutte contre le VIH. En 2023, 37 millions de personnes, soit un peu plus des trois quarts de toutes les personnes vivant avec le VIH, ont eu accès à une thérapie antirétrovirale. Les infections nouvelles ont diminué d’environ 40% depuis 2010. Ces progrès montrent que, malgré les défis, nous avançons vers un avenir sans sida”, a-t-elle fait savoir. A ces statistiques mondiales, l’ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, a ajouté celles du Bénin réalisées avec le concours de son pays. “Le Plan présidentiel d’aide d’urgence des États-Unis à la lutte contre le Sida, PEPFAR, le plus important programme mondial de lutte contre le VIH, a été lancé au Bénin en octobre 2021 afin d’accélérer les progrès vers les objectifs fixé. Avec un budget annuel de 3,7 milliards de francs CFA, les interventions du PEPFAR, mises en œuvre en partenariat étroit avec le gouvernement du Bénin, dont 17 sites de soins, soutiennent désormais 40% de toutes les personnes au Bénin recevant un traitement antiviral. Depuis le début du programme, les accords du PEPFAR ont permis d’identifier 10 061 nouveaux cas de séropositivité, de mettre 9 305 nouveaux cas sur le traitement antiviral, d’atteindre 95% de suppression de la charge virale sur les sites d’intervention, ce qui signifie que la maladie ne peut pas être transmise”, a-t-il fait savoir.
Selon Marius Akotchou, représentant du président du conseil d’administration du Réseau Béninois des Associations de Personnes vivant avec le VIH (REBAP+), la lutte contre le VIH Sida va au-delà des chiffres et de la prévalence. Elle concerne aussi la protection des droits fondamentaux de chaque individu. “Nous savons que le VIH prospère dans les environnements où les droits humains sont parfois méprisés, la stigmatisation, la discrimination et les inégalités alimentent l’épidémie. Les personnes vivant avec le VIH, les marginalisés, comme les travailleurs de sexe, les hommes et les femmes ayant des rapports sexuels avec les autres, les utilisateurs de drogues et même les femmes et les jeunes ont dû faire face à des barrières injustes pour accéder aux soins, à l’information et à une vie digne et méritée”, a-t-il déclaré. Cela fait dire à Paterne Akossinou, représentant des jeunes vivant avec le VIH qu’”En suivant le chemin des droits, nous suivons le chemin vers l’espoir, l’équité et la dignité pour tous’.
Pour Benjamin Hounkpatin, ministre de la santé, les personnes vivant avec le VIH ont leur place dans la société comme tous les autres individus. “Les personnes vivant avec le VIH doivent être respectées et protégées en toutes circonstances. Elles ne doivent souffrir ni de stigmatisation, ni de discrimination, encore moins de marginalisation. Tout en restant focus sur le renforcement des droits des personnes vivant avec le VIH, il est important de renforcer la prévention à travers la campagne de sensibilisation pour que chacun comprenne que la prévention reste l’une des armes les plus efficaces dans la lutte contre la propagation du VIH”, a-t-il indiqué.
A l’en croire, jusqu’au 10 décembre, une série d’activités seront menées dans certains centres de santé sur toute l’étendue du territoire national en vue de lutter efficacement contre le VIH Sida.