De la fantasy au roman fiction en passant par la littérature jeunesse, Iman Eyitayo aiguise la curiosité de ses lecteurs à chaque parution: elle les embarque pour une destination imprévisible. Si sa plume, exploratrice gaie de plusieurs chemins, fait découvrir et aimer de nouveaux horizons litteraires, elle se refuse à entrer dans une seule case: elle crée des univers.
Fredhy-Armel BOCOVO (Coll)
Pas d’exception ! Petits et grands – grands et petits, tous sont conviés sur les sentiers qu’elle explore. Au banquet de ses personnages, la mélodie est entraînante et il n’y a pas que « La danse des tatouages« , et les « Étincelles » qui aient du charme. « Au delà du miroir » et de « Nos espoirs croisés », les spectacles d’Abiola avec la plante magique, le peigne divin, la déesse des mers offrent « Un service explosif »… surtout pendant les fêtes de fin d’année! Les alliés d’Iman offrent « Un Noël pas comme les autres ».
« On écrit comme on est ! » affirme t-elle. Pourtant, avec son look minimaliste, un sac d’écolière modèle fidèle à son dos, les lèvres généreuses de compliments et de sourire, le regard inquisiteur d’un enfant introverti, Iman n’a pas l’air d’un boute-en-train.
D’où lui vient cet allant quand sa plume s’active ? Nul besoin de se creuser les méninges. « Un bon repas fait une bonne journée » répond elle, exposant sans filtre une blanche et régulière dentition. Locutrice du yoruba, du français, de l’anglais et du mandarin, elle raffole des voyages, des rencontres, des brassages et des gens ! « Eyitayo Olatoudoun Iman Adouni Abiola ! » s’exclameront ses camarades d’enfance, probablement ébahis et certainement restés dans « L’Antichambre des souvenirs » ! La fille à la phobie de l’avion ? Oui, elle-même !
Désormais, elle a effacé « Le visage de l’ombre » et déploie des « Ailes dorées« . Aux couleurs de la gaieté, de l’amitié, des relations sociales ou de la fraternité, son monde jaune de joie réchauffe avec douceur comme le soleil du matin.
Enfin ! Elle a accusé réception de son « Faire-part de naissance ». Si en matière d’estime de soi, elle ne s’est pas taillé la part du lion au départ, maintenant elle n’est plus la fourmi d’antan. Elle se plaît aujourd’hui à se comparer à une gazelle en transformation pour devenir un éléphant en la matière. A présent, elle dit et fait ce qui compte pour elle. A Cotonou ou à Shanghai, elle ne change pas.
A la question, comment est-elle devenue la femme avenante, bienveillante qui parle avec assurance en public, sa réponse courte est LA VIE ! Elle lui a appris à être à l’écoute et à aller vers une meilleure ELLE. Petit à petit, au fil des efforts, des échecs et des réussites, et avec de la volonté, elle progresse et intègre que c’est moins menaçant.
Restée très aimée de Morphée, la « Voyageuse » ne supporte pas les nuits blanches. Alors aucune panique quand peuvent apparaître des cernes sous ses yeux ! C’est la tête qu’elle affiche quand les bilans comptables lui prennent la tête ! Un faciès tout différent de son visage lorsqu’elle a la tête dans les nuages.
Alors là, quand ça va bien, très très bien, il n’y a pas plus je m’en foutiste que Iman! L’appeler Auteur ou Autrice, elle s’en fiche comme de l’an 40.
Elle est comme ça ! Et trouve que ça ne sert à rien d’avoir des regrets.
En effet, elle prend sa revanche sur son enfance craintive et hyper-reservée que la terre fêtarde (de Côte d’Ivoire) de ses 08 premières années de vie n’a pas influencé. Même si ses papilles gustatives ont gardé le goût du foutou banane de manière indélébile, Iman couvait une incertitude: pourrait-elle s’affirmer un jour ? Ce dont la petite Adouni ne doutait guère, était son amour pour les histoires. Elle en écrivait à profusion depuis ses 9 ans et les racontait depuis bien avant. « Cette fille, elle a quelque chose avec le fait de raconter des histoires » est venu dire « M. Joseph », son instituteur de CM (Cours Moyen) 1 à ses parents. Décelant de l’encouragement dans les propos de son enseignant d’ordinaire très dur, la fillette qu’elle était s’est dit: « Alors, peut-être que …» .
Ainsi entama-t-elle une course chaque jour plus effrénée de communiquer ses histoires. Elle est passée du Dessin à la Bande Dessinée, de la Bande Dessinée au Texte, toujours pour raconter plus vite.

En dépit de la réticence de son entourage et de ses parents qui la voyait médecin comme son père, Iman n’a pas éteint son « Cœur de flammes » et inexorablement a répondu à « L’Appel du destin« . Sa rencontre avec les jeux vidéos au cours de son premier séjour en France (1999) la prépara aux jeux d’aventure et enrichit sa narration dès 2000.
Certes, sa peur du changement et son rapport titubant et hésitant au monde extérieur la recroquevillaient mais ils aiguisaient son regard, fertilisaient son imaginaire pour les histoires et sa créativité à l’intérieur. Inventant des vies à ses proches au point d’y croire, sa mère la recadrait pendant que Hikmat, sa jeune sœur s’était improvisée (à son insu) son agent et manager mystère en faisant lire ses BD dans leur école. Ce n’est que lorsqu’Iman découvrit à l’université que sa mère le lui avait caché que se produisit le déclic: « Maman, après mes études d’expertise comptable-gestion, je ferai des jeux vidéos» . Dès lors portée par le (souffle de feu) « Breath of fire« , elle vécut un moment pivot dont fut témoin l’obtention de son Master en management et Gestion des projets (2011). Les craintes de sa mère pour ses études, n’ont pas dissuadé Iman, décidée à agir en phase avec le sens de son prénom: Foi ! Armée de la rigueur, de la méthode et de la gestion de budget a minima, elle décroche plusieurs petits boulots en France pour se financer. Bien que née au Bénin, elle a su s’intégrer sans confondre avec s’assimiler. Ouverte à l’expérimentation, elle est déterminée. En conséquence, sa distinction Grand Prix du manuscrit littéraire francophone en 2017 dans la catégorie Science-fiction n’est pas tombée du ciel.
Yoruba et fière de son sang, elle ne laisse ni l’asisthmatie ni sa canne filou s’interposer entre elle et ses rêves. Elle a à coeur de consolider son branding et de mieux promouvoir ses œuvres. Dans ses yeux, luit déjà l’appel des étoiles qui éclairent une vie d’auteur à plein temps. En attendant qu’Iman ne les comtemplent dans son ciel, elle devra faire le grand saut: quitter l’emploi salarié et ses responsabilités de Directrice adjointe de banque, de Directrice adjointe des Systèmes d’information à Loisy Le Grand en France. Et dans cette nouvelle aventure, l’adepte du « Retour aux sources » saura compter sur les divinités yoruba car elle leur prépare toute une saga. Pas de repos en perspective pour sa boite mail: elle crépitera encore des messages de ses lecteurs qu’elle embarquera, une énième fois, pour un univers inattendu. Prêts pour « Un rêve en rouge » passion? Il s’annonce inédit.