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Affaire Boko-Homéky à la CRIET : des déballages…des pièces du puzzle

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Le 4ème jour du procès pour tentative d’atteinte contre la sûreté de l’État à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a donné lieu à des déballages ce mardi 28 janvier 2025. En effet, des témoins et co-accusés sont passés à la barre pour faire leur déposition contre les présumés coupables Olivier Boko et Oswald Homéky. Tour à tour, le commandant de la garde républicaine Djimon Tévoédjrè, le Commissaire Victorien Nounagnon, chef de l’antenne sud de la Brigade criminelle, Corneille Gbaguidi, gérant d’une société de Rock Niéri, beau-frère de l’un des accusés, Thomas Assogba, le vendeur de véhicule, le chauffeur de Homéky, l’agent de sécurité de l’ex-ministre des sports ont donné leur version dans les faits qui les concernent l’affaire. De leur côté, les principaux accusés ont refusé de se défendre sans avocats. Par conséquent, la Cour a renvoyé le procès à ce jour.

Mais avant, les débats ont évolué lors de ce 4ème jour du procès pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Ils sont marqués par des déclarations accablantes, tant des co-accusés que des témoins. Le procès a débuté dans une atmosphère particulière, avec la plupart des prévenus dont les principaux Oswald Homéky et Olivier Boko qui se sont présentés sans avocats. Ces derniers ont expliqué à la barre avoir rencontré des difficultés pour établir le contact avec leurs avocats, entravés par l’administration pénitentiaire. Malgré plusieurs tentatives pour résoudre cette situation, les avocats n’ont pas pu assister leurs clients au cours de cette journée. Après des suspensions successives, la Cour a décidé de poursuivre les débats sans la présence d’avocats, conformément aux réquisitions du ministère public.

L’audience a pris un tournant de déballage lorsque le Colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè, commandant de la Garde républicaine, a pris la parole. Dans ses déclarations, le Colonel Tévoédjrè a révélé des détails sur le projet de coup d’Etat, notamment les rôles attribués aux différents acteurs, ainsi que les ambitions politiques sous-jacentes. Il a ainsi confirmé que la date initiale du coup d’Etat était fixée au 30 septembre 2024, mais qu’elle avait été avancée au 27 septembre. Selon lui, si le putsch avait réussi, il aurait été désigné à la tête de la junte militaire jusqu’en 2026. Oswald Homéky, quant à lui, devait devenir conseiller spécial du futur chef de l’Etat, tandis qu’Olivier Boko devait rester en retrait, dans l’attente des élections prévues pour 2026. Cependant, le Colonel a affirmé ne jamais avoir discuté du projet des préparatifs du coup d’Etat avec Olivier Boko.

A sa suite, le Commissaire Victorien Nounagnon, chef de l’antenne sud de la Brigade criminelle est passé à la barre pour le même exercice. Il a détaillé les résultats de l’enquête préliminaire en révélant que les fonds nécessaires à l’opération provenaient de retraits effectués par des employés de Rock Niéri, un proche de Boko. Une partie des fonds, qui s’élevaient à plusieurs centaines de millions de francs CFA aurait été transportée dans un véhicule à immatriculation togolaise qui a été retrouvé dans la nuit du 23 au 24 septembre 2024 devant le domicile de Homeky lors de l’arrestation des suspects. Les autorités ont également découvert une somme colossale de 1,5 milliards de Francs CFA, dissimulée dans des sacs remplis de billets, dans un véhicule Prado récemment acquis par Oswald Homéky. Ce dernier a expliqué lors de son interrogatoire que ces fonds étaient destinés à des investissements dans des projets dans plusieurs pays africains, bien que les circonstances de l’acquisition du véhicule et de l’immatriculation frauduleuse aient suscité de nombreuses interrogations.

Le processus judiciaire s’est enrichi de nouveaux témoignages, notamment celui de Corneille Gbaguidi, gérant d’une société qui, selon les enquêtes, aurait été utilisée pour faciliter certaines transactions financières liées à l’affaire. Celui-ci a déclaré ne pas avoir connaissance des montants retirés et de leur utilisation, se contentant de signer des chèques pour le compte de son employeur, Rock Niéri. En parallèle, d’autres témoins ont révélé des informations concernant les véhicules impliqués dans les opérations clandestines. Le vendeur du véhicule Prado, Thomas Assogba a confirmé que le véhicule avait été livré à Homéky en septembre, mais que le paiement de 12 millions de francs CFA n’avait pas été effectué. Le chauffeur de Homéky a quant à lui témoigné de la manière dont les plaques d’immatriculation avaient été falsifiées. Le procès a été suspendu après ces dépositions et devrait reprendre ce jour.

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