La fête du nouvel an est une célébration observée dans presque toutes les communautés. Cette célébration, selon les principes religieux, varie d’un contexte à un autre.
Fidégnon HOUEDOHOUN
Achat de vivres dans les marchés, Affluence dans les ateliers de couture, dans les salons de coiffure et dans les institutions bancaires pour les transactions financières. C’est l’ambiance particulière qui marque les préparatifs à la veille de la fête du nouvel an. Ainsi, les populations mettent les petits plats dans les grands pour sacrifier à la tradition, célébrer autant que possible le 1er janvier. Cependant, les préparatifs en vue de fêter le nouvel an prennent plus en compte l’aspect religieux. Chez les garants des us et coutumes, c’est un ensemble de rituels qui ont pour but de mieux fêter le nouvel an et de s’assurer de passer en beauté la nouvelle année. Hounongan Tron gnon en énumère quelques-uns pour sa part. « Depuis le 24 décembre dernier, nous avons commencé avec ‘’le Chirstmas’’. Après s’en sont suivis d’autres rituels. Hier, nous avons fait ‘’le Saara’’ (l’aumône). La veille, il y aura la consultation pour savoir comment se comporter pour ne pas être trop confronté aux difficultés durant la nouvelle année. En terme de réjouissance, on peut manger en famille tout ce que le Fâ n’a pas interdit », a-t-il fait comprendre. Il a également signalé que ces dispositions spirituelles permettent de laisser derrière soi les difficultés connues au cours de l’année écoulée, d’entrer dans la nouvelle année en état de grâce et de se disposer à la prospérité pour le compte de l’année qui débute. En ce qui concerne l’entrée dans la nouvelle année en état de grâce, Nana, prêtresse du Vodun, a évoqué des bains de purification. « Pour entrer en beauté dans la nouvelle année et se disposer pleinement aux ouvertures, aux opportunités et à la chance, il est important de faire des bains de purification. La consultation du Fâ pourra préciser quel genre de bain, où il faut le faire, à quel heure il faut le faire et comment le faire. La consommation de crtains aliments ainsi que les rapports sexuels peuvent être interdits pour la bonne marche du processus », a-t-elle confié.
Cultes et célébrations eucharistiques
Chez les chrétiens, les mêmes préparatifs, démarrés depuis le 24 décembre 2024, sont marqués par des cultes et des célébrations eucharistiques pour commémorer l’enfant Jésus en signe du salut. Et la même dynamique se poursuit jusqu’au 1er janvier. Chez les catholiques, la tradition du réveillon de la Saint-Sylvestre est beaucoup plus orientée vers un moment de réflexion sur les enseignements de Jésus pour nourrir sa foi dans l’espérance. « Le nouvel an est principalement marqué par des messes la veille et le 1er janvier. C’est d’abord l’action de grâce pour les bienfaits de Dieu. Il est aussi question de réfléchir sur sa foi en phase avec l’enseignement du Christ », a confié Père Régis Comlanvi. D’autres confessions religieuses comme l’Eglise du christianisme céleste, Vie Profonde et plein d’autres, célèbrent le nouvel an dans presque le même contexte hormis quelques nuances liées aux dispositions internes.
Toutefois, d’autres communautés chrétiennes estiment que la fête du nouvel an n’est pas une fête en phase avec la Bible. « L’histoire a révélé que Dieu a établi le premier mois de l’année dans la période de mars-avril. Vous pouvez lire Exode 12:2, Deutéronome 16:1 pour plus d’éclaircissement. Dieu n’a pas décrété une fête. Le 1er janvier n’est pas le Nouvel An de Dieu. Elle remonte plutôt à la tradition romaine », a fait savoir le Pasteur Raymond Kinkpon. Chez les musulmans, la fête du 1er janvier ne les concerne pas. Mais pour la cohésion de la société, certains sont tolérants surtout s’ils sont impliqués. « Ce n’est pas une fête musulmane. Nous vivons avec les chrétiens et nous pouvons partager leur joie avec eux et aussi pour la société car, le 1er janvier est célébré dans le monde entier », a indiqué Alpha Ibrahim Seydou. Quoique les contextes de la célébration sont differents selon chaque tradition religieuse, la fête du nouvel an demeure et, pour la plupart d’entre elles, implique une harmonie avec l’être suprême. D’ailleurs, 2025 ne fera pas exception à la règle. Du moins, pour les croyants quelle que soit leur religion.