Dans un joli coin de la terre de trente millions d’habitants dont pas moins de 40% vit sous le seuil de la pauvreté, le plus vieux dirigeant en exercice sur la planète se prépare à briguer un huitième mandat, d’une durée de sept ans. Et l’on s’accorde à dire que dans le régime présidentiel de ce beau pays, le chef de l’Etat est plus absent que présent dans les locaux qui abritent ses splendides bureaux officiels parce que ses forces l’abandonnent. Quand même ! Le brave homme a 92 ans révolus et il y a bientôt 43 ans qu’il s’échine à diriger un pays dans lequel personne ne semble réunir les qualités nécessaires pour une bonne succession. À preuve, le président est élu avant l’heure, face à ses dizaines de concurrents. Mais le moment du grand défi approche inéluctablement. Dans sept ans, soit que le vieux président presque centenaire serait toujours en mesure de briguer un nouveau mandat, soit qu’il serait enfin possible de lui trouver un successeur. À moins que dame nature prenne le pouvoir pour rappeler leurs limites aux hommes. Car, aussi indispensable et irremplaçable que puisse paraître un dirigeant, il est tout autant soumis à l’implacable loi de la précarité de et la vanité de cette vie. Comme quoi, là où la démocratie échoue parfois, la nature, elle, réussit toujours.
Anicet