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Drame à Kouhounou : un peintre meurt électrocuté après une chute depuis un immeuble

Date :

peintre électrocuté à Cotonou

Arsène AZIZAHO

Un accident tragique s’est produit en fin d’après-midi, ce jeudi 10 juillet 2025, à Kouhounou, dans la ville de Cotonou. Un peintre est décédé après avoir été électrocuté au contact d’un câble de haute tension, provoquant une chute depuis le deuxième étage d’un immeuble en rénovation. Selon les informations rapportées par Bénin Web TV, trois peintres étaient en pleine activité sur la façade d’un immeuble en cours de réfection lorsqu’un choc électrique a soudainement frappé l’un d’eux, provoquant une perte d’équilibre collective. Tous trois ont alors violemment chuté du deuxième étage. Les secours ont été rapidement dépêchés sur les lieux. Malheureusement, un des ouvriers est décédé sur place, malgré les tentatives de réanimation. Les deux autres, grièvement blessés, ont été évacués d’urgence vers un centre hospitalier pour recevoir les soins nécessaires. Par ailleurs, une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l’accident.

Un enjeu encore trop négligé au Bénin

C’est triste. Cependant, le drame survenu à Kouhounou n’est malheureusement pas un cas isolé. Il révèle une réalité en milieu de travail, dont personne ne s’en préoccupe, ni les ouvriers eux-mêmes directement concernés, ni les chefs de chantier. Bref, la sécurité sur les chantiers et en milieu professionnel reste encore largement négligée au Bénin, surtout dans les secteurs du bâtiment, de l’artisanat ou encore de la maintenance technique. Le constat est alarmant : casques et gants de protection absents, harnais de sécurité (ensemble de sangles et de boucles utilisé pour attacher une personne à un objet ou à un autre individu, souvent pour des raisons de sécurité ou de traction) inexistants, combinaisons électriques négligée, câblages électriques non isolés, échafaudages (pour peinture) instables ou pas solide etc. La liste des défaillances est longue et bien connue des professionnels du secteur. Pourtant, la réglementation béninoise impose aux employeurs de garantir la sécurité physique et mentale de leurs salariés, et aux travailleurs d’utiliser les équipements de protection individuelle. Mais dans les faits, le respect de ces normes est souvent relégué au second plan, au profit de la rapidité d’exécution ou de la réduction des coûts. Conséquence, des accidents de travail qu’on peut éviter. Les trois peintres en ont payé les frais dans le drame de Kouhounou, pis, un en est mort sur le coup, électrocuté avant de chuter de l’immeuble. Cette tragédie soulève une question essentielle. Jusqu’à quand continuera-t-on de banaliser la sécurité des ouvriers en milieu professionnel ? La vie d’un ouvrier ne peut valoir moins que celle d’un cadre de bureau. Et pour ne pas en arriver à des drames, il urge d’instaurer une culture de la prévention au Bénin. Cela reviendrait à renforcer les contrôles, former les artisans aux bons gestes et responsabiliser les chefs de chantier. Ce sont autant de mesures urgentes pour enrayer l’hécatombe silencieuse des accidents du travail. Car au-delà de la douleur des familles endeuillées, chaque accident de travail mortel est une responsabilité partagée. Celle des employeurs, souvent négligents ; celle des autorités, parfois silencieuses ; et celle de la société tout entière, qui continue de tolérer la négligence et l’insécurité au prix de vies humaines. Tant que la sécurité au travail sera perçue comme une option et non une obligation, les chantiers continueront de se transformer en zones de risque, et les ouvriers en victimes oubliées. Vivement que ça ne soit plus le cas.

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