
Ange M’poli M’TOAMA
Le sport béninois a changé de visage en neuf ans de gouvernance du président Patrice Talon. Sous lui, il n’est plus seulement un loisir mais un pilier de la politique publique. Si des défis persistent notamment dans la régularité des performances ou la diversification des financements, le bilan est tout aussi éloquent. Tout ceci grâce à la combinaison de visions, de réformes et d’investissements pour des résultats palpables. Depuis son accession au pouvoir en 2016, le président Patrice Talon a fait du sport un véritable levier de développement, d’éducation et de rayonnement international. Neuf années plus tard, les résultats parlent d’eux-mêmes. Structuration des fédérations, modernisation des infrastructures, performance des athlètes et professionnalisation du football.
Des infrastructures modernes pour un rayonnement national
La marche a commencé dès 2018 où le gouvernement béninois a engagé une politique ambitieuse de construction et de rénovation des infrastructures sportives. Le projet phare en ce domaine demeure la construction de 22 stades omnisports dans autant de communes, répondant aux normes internationales. Une première dans l’histoire du pays. De Djougou à Grand-Popo, en passant par Covè, Kétou ou encore Banikoara, ces enceintes rapprochent la pratique du sport des populations rurales et suburbaines.
En parallèle, les grands stades urbains font peau neuve. Le Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou connaît une transformation majeure avec, à la clé, un pôle commercial, un vaste parking, et un palais des sports modernisé. Le Stade Charles de Gaulle de Porto-Novo et le Stade René Pleven à Cotonou sont également promis à une modernisation complète. Cette transformation infrastructurelle sportive permet de positionner le Bénin comme une terre d’accueil des grandes compétitions africaines.
Le sport à la base : une politique de détection et de formation
L’autre grand chantier entamé sous le régime Talon concerne la promotion du sport scolaire. À ce jour, 88 classes sportives ont été créées à travers le pays, avec une extension prévue à 76 nouveaux collèges. Ces classes permettent une détection précoce des talents et un encadrement professionnel. Pour accompagner cette dynamique, 816 encadreurs ont été recrutés et formés, offrant ainsi aux jeunes athlètes une base technique solide. Le Bénin se distingue désormais régulièrement dans les compétitions scolaires internationales. En 2023, les équipes U15 ont brillé en zone UFOA B à Lomé, avec une médaille d’or pour les garçons et une médaille de bronze pour les filles. L’équipe U18 a également montré de belles promesses à la Coupe du Monde scolaire 2024 en Chine, finissant à une honorable 19e place sur 36 pays.
Un palmarès sportif en nette progression
Les résultats sportifs enregistrés entre 2016 et 2024 confirment l’impact des réformes. L’année 2024, à elle seule, a été marquée par une moisson de 318 médailles internationales pour le Bénin, toutes disciplines confondues : 90 en or, 110 en argent et 114 en bronze. Une performance sans précédent. Les disciplines émergentes comme la gymnastique aérobiq, le badminton ou encore le cyclisme féminin s’illustrent brillamment. À noter les 10 médailles glanées au Championnat d’Afrique de gymnastique au Caire, les 39 médailles au badminton à Thiès, ou encore les exploits d’Hermionne Ahouissou et Georgette Vignonfodo au Tour cycliste féminin du Burundi. En athlétisme, des figures comme Odile Ahouanwanou et Noélie Yarigo portent haut les couleurs du pays. L’heptathlonienne et la spécialiste du 800m ont inscrit leurs noms dans les annales du sport africain, tandis que la jeune Godness Ayi émerge comme une future star du sprint.
Professionnalisation et réformes du football béninois
Côté football, les efforts de structuration sont tout aussi notables. L’instauration d’un salaire minimum annuel de 1,2 million FCFA pour les joueurs, la déclaration obligatoire à la CNSS, la transparence fiscale et les sanctions contre les clubs défaillants traduisent une volonté de moralisation du sport-roi.
Les arbitres, souvent oubliés, bénéficient désormais d’un statut professionnel avec un salaire stable et une logistique indépendante. Ces réformes, combinées à la création d’une ligue professionnelle, ont permis une meilleure compétitivité du championnat national, souvent décrié auparavant pour son amateurisme.
L’épopée de la CAN 2019 en Égypte reste le point d’orgue de cette transformation. Pour la première fois, le Bénin a atteint les quarts de finale d’une Coupe d’Afrique des Nations, après avoir éliminé le Maroc en huitièmes. Ce résultat a été un électrochoc positif, renforçant l’intérêt du public pour l’équipe nationale et le football local.
L’État, principal investisseur et planificateur
La gouvernance Talon se distingue également par la mise en place de structures innovantes pour accompagner le développement du sport. La création de l’Agence Nationale des Manifestations Officielles et des Événements Culturels et Sportifs (ANMOECS) en est un exemple. Elle assure une organisation professionnelle des événements sportifs, à l’image des Coupes Davis accueillies avec succès à Cotonou.
Par ailleurs, le soutien financier de l’État se manifeste aussi à travers les subventions aux clubs, les récompenses aux athlètes – à l’image des primes offertes à Odile Ahouanwanou et Marie-Rose Lalèyè – et la promotion des sociétés sportives, un modèle appelé à remplacer les clubs traditionnels.
Au-delà des médailles, la gouvernance sportive de Patrice Talon mise sur l’image. Accueillir des compétitions internationales, professionnaliser les acteurs du sport, moderniser les enceintes : tout cela contribue à faire du Bénin un pôle sportif sous-régional, voire continental. Le sport devient ainsi un vecteur de diplomatie, de cohésion sociale et d’inclusion des jeunes.