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9 ans de gouvernance politique du Bénin sous Talon : Floppée de réformes…Changement de paradigme

Date :

Angelo DOSSOUMOU S.

Un nouveau Bénin politique. Avec l’avènement au pouvoir de Patrice Talon le 6 avril 2016, le chantier des réformes au plan politique a été l’un des plus dynamiques. Non content du système partisan qui avait cours depuis l’ère du renouveau démocratique en 1990, l’homme de la Rupture n’a pas tardé à vouloir imprimer sa marque à la loi fondamentale du Bénin. Si en avril 2017, le parlement béninois a rejeté la recevabilité du projet de loi portant révision de la constitution, à la faveur des élections législatives de 2019 où seuls les partis du camp présidentiel ont pu être représentés à l’Assemblée nationale, la loi fondamentale du 11 décembre 1990 a finalement été toilettée avec à la clé des changements majeurs. Il en est de même de la charte des partis politiques et du code électoral qui sont passés sous la loupe des soutiens de l’actuel locataire de la Marina et ont enregistré de réelles modifications.

Ainsi, sous la magistrature de Patrice Talon, les acteurs politiques béninois ont appris et devront désormais composer avec les premières élections générales qui se tiendront en 2026. Mais avant, ils sont soumis à l’obligation d’avoir un minimum de parrainages des députés et des maires pour se porter candidat à la présidentielle. D’ailleurs, grâce à la modification de la loi fondamentale du 11 décembre 1990, les réformes du système partisan et du code électoral, Patrice Talon, faute d’adversaires de poigne, n’a pas eu du mal à se faire réélire sur un ticket présidentiel. Et depuis lors, le Bénin a une vice-présidente en la personne de Mariam Chabi Talata. Loin des scrutins où c’étaient des fêtes électorales avec plusieurs candidats en course pour le fauteuil présidentiel, l’actuelle dynamique induite par les réformes politiques notamment les parrainages a, d’une manière ou d’une autre, resserré le paysage politique.

Pareil pour la course au Palais des gouverneurs où, la quête de 20% par circonscription électorale avant de lever des sièges est une donnée qui met déjà à mal les partis politiques qui n’ont pas un ancrage national. En plus, les nouvelles lois électorales ont rendu caduques les alliances circonstancielles au profit des accords de gouvernance qui impliquent des sommations de pourcentage dans des Circonscriptions électorales. Autant de réformes qui, indubitablement, tranchent de façon claire et nette avec la manière dont la politique a été menée au lendemain du renouveau démocratique au Bénin.   

Le pouvoir aux partis politiques

De façon générale, la gouvernance politique sous Patrice Talon pendant ces 9 dernières années, laisse voir un pays où les personnalités politiques s’effacent et laissent place à des formations politiques plus fortes. Car, pour rappel, durant 26 ans d’animation politique au Bénin, les partis politiques s’assimilaient aisément à des propriétés privées avec des leaders charismatiques et des fiefs bien définis. Mais, lentement et sûrement, le nouveau paradigme s’impose surtout avec le financement public des partis politiques qui remplissent les critères. Toujours, par rapport à cette nouvelle dimension prise par les partis politiques, il y a le fait qu’à l’issue des élections communales, ce sont les partis majoritaires qui nomment les maires. Plus intéressant, le parrainage n’est plus à la discrétion des élus qualifiés mais soumis à la décision des bureaux politiques des partis. Conséquence de cette floppée de réformes, 2026 avec les élections générales et les nouvelles donnes, sera une grande et première expérience en matière électorale au Bénin Seulement, et au vu de la complexité des nouvelles lois électorales, une question taraude déjà les esprits : les réformes politiques sous Talon survivront-elles à son départ de la Marina ?  Pour l’instant, le vin est tiré pour les partis politiques qui devront en 2026, compétir pour l’Assemblée nationale et les communes et surtout ceux qui ambitionnent de briguer la magistrature suprême. Alors, à eux de savoir comment le boire et déjouer les écueils qui ne sont pas des moindres. Enfin, au plan politique, ainsi en a voulu Talon et, malheureusement pour les canards boiteux, jusqu’à nouvel ordre, il a le dernier mot.  

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