Isac A. YAÏ
Le programme des volontaires japonais pour la coopération à l’étranger au Bénin a célébré hier au ministère des affaires étrangères ses 20 ans de présence continue sur le territoire béninois. Il y a donc 20 ans que des jeunes japonaises et japonais, à tour de rôle, foulent le sol béninois pour partager leurs connaissances dans différents secteurs avec les communautés à la base. “Les volontaires n’ont pas seulement contribué au développement et au progrès des communautés locales. De nombreux volontaires qui sont rentrés chez eux après leur mission au Bénin, disent qu’ils ont plus appris des Béninois qu’il ne leur ont donné. Ils ont donc beaucoup appris du peuple béninois…”, a rassuré Otsuka Takuya, Directeur général du Secrétariat du Programme Japan Overseas Cooperation Volunteer (JOCV).
Pour appuyer les propos du Directeur Général du Programme JOCV, plusieurs projections ont été faites par des volontaires japonais encore en mission au Bénin dans des domaines de l’éducation, de la microfinance et de l’agriculture afin de montrer à l’assistance les expériences partagées avec les communautés à la base. “Les actions des volontaires japonais au Bénin ont produit des résultats positifs. Dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, du sport…, les volontaires japonais ont œuvré avec humilité, respect et persévérance. Nous célébrons aujourd’hui le passé, mais regardons aussi l’avenir en considérant le présent. Le Japon est prêt à continuer d’être un partenaire crédible du Bénin dans un esprit de co-création des solutions innovantes avec l’Afrique, de paix et de prospérité partagée”, a fait savoir Hideki UEZONO, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Japon près le Bénin.
A en croire Shegun Adjadi Bakari, ministre des affaires étrangères, à travers ce programme, le Bénin célèbre avec le Japon une forme de coopération qui place la confiance, le respect et la proximité au cœur de l’action. Vu l’importance de ce programme, le ministre a souhaité qu’il soit élargi afin que le Bénin accueille davantage des jeunes japonais et vice-versa pour la formation et l’apprentissage des jeunes. “La jeunesse a besoin de découvrir le monde. Ceux qui pensent établir des barrières pour empêcher la jeunesse de voyager se trompent. La jeunesse a, dans son ADN, envie de découvrir le monde. C’est comme ça qu’elle apprend, qu’elle se cultive, qu’elle se construit, qu’elle se bâtit. Et c’est comme ça qu’on brise aussi les tabous, les craintes, les peurs que l’on a vis-à-vis des autres. Trop souvent, en Afrique, on donne le sentiment, quand on parle d’échange, que c’est systématiquement les pays africains qui cherchent à envoyer des boursiers dans d’autres pays. Mais nous, au Bénin, nous pensons qu’il faut que cela devienne plus équitable. Il faut qu’en même temps que nous cherchons à envoyer nos jeunes se former, nous, en tant que gouvernement, recevions des jeunes d’autres pays qui viennent découvrir aussi notre pays et notre culture. Je pense que le volontariat est important, mais j’aimerais, et nous sommes en train de travailler dessus, qu’on accueille encore plus de jeunes japonaises et japonais qui vont travailler non seulement dans les mairies et des projets communautaires, mais aussi au niveau du ministère des affaires étrangères et autres et dans des entreprises publiques, parce que cela va les former”, a-t-il expliqué.
Cette célébration ouvre ainsi une autre ère dans les relations entre le Bénin et le Japon pour la circulation et la formation des jeunes.
